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Afghanistan

Ultimatum repoussé pour les Sud-Coréens

Article publié le 21/07/2007 Dernière mise à jour le 21/07/2007 à 18:40 TU

Des militants de cette organisation sud-coréenne sont déjà venus plusieurs fois en Afghanistan comme travailleurs volontaires (mission en 2005).(Photo : Reuters)

Des militants de cette organisation sud-coréenne sont déjà venus plusieurs fois en Afghanistan comme travailleurs volontaires (mission en 2005).
(Photo : Reuters)

La situation des otages pris par les talibans restait confuse, dimanche soir. Les talibans ont repoussé de 24H leur ultimatum initialement fixé à dimanche 14H30 TU : ils exigent des autorités afghanes la libération de 23 prisonniers en échange du groupe d'otages sud-coréens et menacent de tuer leurs otages si les forces afghanes ou internationales tentaient de les libérer par la force. Par ailleurs, le corps d'un des deux otages allemands, enlevés mercredi par un autre groupe de talibans présumés, a été retrouvé. La chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé que son pays ne se plierait pas aux exigences des rebelles afghans qui demandent le retrait du contingent allemand d'Afghanistan. 

Deux Allemands et des Sud-Coréens ont récemment été enlevés dans la province de Wardak.(Carte : RFI)
Deux Allemands et des Sud-Coréens ont récemment été enlevés dans la province de Wardak.
(Carte : RFI)

Des négociations intensives se déroulaient, dimanche, pour sauver les vies des 23 évangélistes sud-coréens. Les talibans ont annoncé dans la soirée, par la voix d'un porte-parole, avoir repoussé de 24 heures leur ultimatum qui venait d'expirer.

Par ailleurs, le corps d'un des deux otages allemands, enlevés mercredi par un autre groupe de talibans présumés, a été retrouvé dans la province de Wardak, à une centaine de km au sud de Kaboul, selon la police locale qui ne pouvait préciser la cause de sa mort.

Le sort de l'autre otage allemand, toujours vivant selon Kaboul et Berlin, exécuté par balles selon les talibans qui n'en fournissent pas la preuve, restait incertain.

L’incertitude demeure sur les circonstances de l’enlèvement des deux otages allemands

De notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

«Berlin rejette tout chantage des talibans qui exigeaient le départs des soldats allemands d’Afghanistan.»

Il est difficile de comprendre qui détient la vérité dans la jungle de la désinformation menée par des ravisseurs dont l'origine n'est pas certaine : des talibans avec des revendications militaires, ou des Afghans intéressés par l'appât du gain que représente la capture d'un étranger.

Le jeu de la désinformation sur le sort des otages

De notre correspondante à Kaboul, Brigitte Brault

«Le sordide va-et-vient des démentis continue. Entre les ravisseurs qui affirment être des talibans, des talibans qui donnent vraisemblablement de fausses informations pour brouiller les pistes.»

On imagine aisément l'état moral de la famille des deux otages et de celles des Coréens enlevés jeudi dernier dans la même région. L'ultimatum, initialement fixé à ce dimanche 14H30 TU, a été repoussé à lundi, même heure : si le gouvernement afghan ne libère pas vingt-trois talibans retenus prisonniers, les Sud-Coréens retenus en otage pourraient être à leur tour exécutés.

Qui sont les otages sud-coréens ?

Les otages sont des missionnaires chrétiens qui appartiennent à l'Eglise Sahem Nil, une église évangéliste de la banlieue de Séoul. Ces bénévoles âgés de 20 à 30 ans sont en majorité des femmes. Ils étaient en Afghanistan pour une mission humanitaire d'une dizaine de jours. Ils devaient notamment apporter un soutien médical aux enfants de Kandahar. Et c'est précisément en se rendant dans cette ville du sud du pays qu'ils ont été enlevé jeudi dernier, au lendemain de l'enlèvement de deux otages allemands sur cette même autoroute qui relie Kaboul à Kandahar. Le groupe n'avait pas prévenu les autorités de son voyage, si bien qu'aucune mesure de protection n'avait été mise en place, dans cette région où les attaques et les enlèvements sont pourtant quotidiens. Un déplacement d'autant plus risqué quand on sait que les missionnaires sont vus d'un mauvais œil en Afghanistan : leur action est considérée, par les musulmans les plus radicaux, comme un crime contre l'Islam. L'an dernier déjà, le gouvernement sud-coréen avait tenté d'empêcher un groupe de 2 000 chrétiens de se rendre en Afghanistan pour participer à une conférence sur la paix. 900 d'entre eux s'y étaient quand même rendus, provoquant une polémique en Afghanistan. Il semblerait que les jeunes otages n'aient pas retenu la leçon.