par RFI
Article publié le 24/07/2007 Dernière mise à jour le 24/07/2007 à 12:56 TU
Lorsque les autorités libyennes découvrent en 1999 que plusieurs centaines d'enfants sont contaminées par le virus du sida à l'hôpital de Benghazi, il est évident que pour Tripoli, le mal ne peut venir que de l'extérieur.
Kristiana, Nassia, Valia, Valentina, Snejana, 5 infirmières bulgares arrivées quelque temps après la fin du communisme dans leur pays, dans l'espoir de mieux gagner leur vie, sont des coupables toutes désignées avec leur compagnon d'infortune Achraf, un médecin palestinien.
Les autorités libyennes les accusent d'avoir déclenché une épidémie pour le compte du Mossad et de la CIA.
Pour les faire avouer, elles sont torturées. Leur procès débute en février 2000 et elles sont condamnées à mort en 2001.
Il faut attendre septembre 2003 et la déposition du professeur Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida qui explique que la contamination résulte des mauvaises conditions d'hygiène de l'hôpital pour que l'affaire déclenche un élan de solidarité mondial.
D'appel en nouveau procès, la peine capitale est confirmée par le tribunal de Tripoli le 11 mai 2006.
Mais la tendance s'inverse, et chaque jour un peu plus, c'est le pouvoir du colonel Kadhafi qui est au banc des accusés.
Avec l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne en janvier de cette année, les choses s'accélèrent. Le colonel Kadhafi est contraint de négocier par l'intermédiaire de la fondation qui porte son nom avec la diplomatie européenne, jusqu'au dénouement heureux que l'on connaît aujourd'hui.
«Jusqu'au bout on s'est battus. Avec des arguments hunanitaires, avec des arguments politiques aussi.»