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Areva vend sa technologie EPR en Chine

par Myriam Berber

Article publié le 26/07/2007 Dernière mise à jour le 26/07/2007 à 16:15 TU

Coupe transversale d'un réacteur nucléaire de génération III+ de la filière des réacteurs à eau sous pression (EPR). (Photo : AREVA NP )

Coupe transversale d'un réacteur nucléaire de génération III+ de la filière des réacteurs à eau sous pression (EPR).
(Photo : AREVA NP )

Paris et Pékin devraient signer, en début de semaine, un accord pour la fourniture en Chine de deux réacteurs nucléaires de troisième génération EPR. Le français Areva, leader mondial du nucléaire et l’électricien chinois CGNPC travaillent à la finalisation d’une lettre d’intention dont les modalités de signature ne sont pas encore connues. Ce partenariat remettrait la France en selle sur le marché du nucléaire civil chinois. En décembre dernier, Areva s’était fait souffler par l’américain Westinghouse un contrat de plusieurs milliards de dollars pour la livraison de quatre centrales.

Six mois après avoir signé un protocole avec l’électricien chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp), le français Areva devrait finaliser cet accord pour la livraison de deux réacteurs nucléaires de troisième génération EPR. Selon une source proche du dossier, la lettre d’intention formalisant le contrat devrait être signée la semaine prochaine. La ministre française de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, pourrait se rendre à Pékin, car une signature formelle pourrait impliquer les parties industrielles mais aussi les autorités françaises et chinoises.

Pour Areva, il s'agirait  du plus gros contrat jamais signé depuis sa création en 2001, même si, pour l’heure, le montant et les termes ne sont pas encore connus. Le prix du réacteur EPR, déjà vendu en Finlande et en France sur le site EDF de Flamanville dans la Manche, est évalué à environ 3 milliards d’euros. Les deux centrales EPR livrées à Pékin devraient être implantées à Yangjiang, province du Guangdong, dans le sud du pays.

Un contrat qui pourrait bénéficier à EDF

Reste à savoir quelle  forme prendra ce partenariat. Depuis plusieurs mois, les deux groupes négocient un partenariat global comprenant la construction des centrales, mais aussi la fourniture de combustible. Une collaboration avec EDF, partenaire traditionnel d’Areva en Chine, n’est pas exclue car CGNPC souhaite s’appuyer sur le retour d’expérience de Flamanville dont EDF est le maitre-d’œuvre.

Pour Areva, l’enjeu est à la fois industriel, technologique et financier. Ce partenariat remettrait la France en selle sur le marché du nucléaire civil chinois. En décembre dernier, Areva s’est fait souffler par son concurrent Westinghouse, contrôlé par le japonais Toshiba, un contrat de près de 8 milliards de dollars pour la livraison de quatre centrales. Pékin avait, en effet, choisi le système à eau pressurisée de l’américain Westinghouse plutôt que la technologie EPR développée par Areva.

Pour compenser des prix plus élevés que son concurrent, Areva compte sur l'ancienneté de son implantation en Chine. Avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Afrique du sud, la Chine est l’un des marchés prioritaires pour l’entreprise française : depuis près de vingt-ans, elle a ainsi participé à la création de huit des onze centrales nucléaires actuellement en service en Chine, soit en les réalisant directement soit en participant à leur construction. Dans le cadre de son plan de développement électronucléaire, la Chine va se doter d’une quarantaine unités supplémentaires d’ici à 2020 pour répondre à une demande d’électricité qui progressera de 7,6% par an d’ici à 2015.