par Olivier Pron
Article publié le 27/07/2007 Dernière mise à jour le 27/07/2007 à 11:45 TU
Si ces révélations s'avèrent vraies, le demi-fond français pourrait s'enfoncer en peu plus dans la tourmente dans laquelle il est plongé depuis un an.
Aïssa Dghoughi, qui purge actuellement une suspension de trois ans pour s'être soustrait à un contrôle, a adressé il y a un mois un courrier à la commission médicale de la Fédération internationale d'athlétisme. Courrier dans lequel il s'accuse d'avoir fourni des produits dopants à une dizaine d'athlètes français.
Affaire révélée jeudi par nos confrères du journal Le Monde et confirmée, en quelque sorte, par les déclarations de l’athlète française Hind Dehiba, également faites par courrier auprès de l'IAAF et de la Fédération française. C'était il y a quelques jours.
Aïssa Dghoughi, spécialiste du 10 000 m, « mouille » notamment l'ex- recordman d'Europe du 3 000 steeple, Bouabdellah Thari. Il l'accuse d'acheter régulièrement des produits interdits auprès d'une certaine Dorothée Paulmann, manager allemande de différents athlètes.
Sont cités également Mustapha Tantan, Julie Coulaud, recordwoman de France du 3 000 steeple, Bouchra Gezielle, médaillée de bronze sur 1 500 m aux championnats du monde 2005 et puis Latifah Essarok, Khalid Zoubaa et Hind Dehiba.
Ces trois derniers purgent justement, en ce moment, des suspensions respectives de deux et trois ans pour des contrôles positifs au Stanozolol, un stéroïde anabolisant, ou à l'EPO.
Parmi les fournisseurs des substances incriminées cités, figurent le marocain Khalid Skah, champion olympique du 10 000 m en 1992 et champion du monde de cross country en 1990 et 1991. Une véritable vedette, adulée dans son pays.
Ces accusations ressemblent à du donnant-donnant : un dossier à charge contre une dizaine d'athlètes en échange d'une remise de peine pour les délateurs.
Mais ces accusations sont pour l'instant démenties par l'entraîneur de Bob Tahri, Jean Michel Diringer. Pour sa part, le directeur technique national de l'athlétisme francais, Franck Chevallier, demande la prudence par rapport au propos de Dghoughi. Il dénonce une tentative de déstabilisation avant les championnats du monde d'Osaka, au Japon, dans un mois.