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Bourse

Vent de panique sur les marchés financiers

par Myriam Berber

Article publié le 27/07/2007 Dernière mise à jour le 27/07/2007 à 16:30 TU

Les principales places boursières mondiales ont fortement décroché jeudi 26 juillet.(Photo : AFP)

Les principales places boursières mondiales ont fortement décroché jeudi 26 juillet.
(Photo : AFP)

Les places boursières européennes se sont plus ou moins stabilisées ce vendredi, au lendemain d'un fort recul des places américaines jeudi. Cette déprime s’est accompagnée d’un mouvement généralisé des marchés européens et asiatiques. Les investisseurs craignent une contagion de la crise de l’immobilier à tout le système financier américain, voire à l’économie mondiale.

Les risques de krach immobilier aux Etats-Unis commencent à inquiéter sérieusement les marchés financiers. Et les indices s’en ressentent. La Bourse de Wall Street a connu, jeudi, l’une de ses plus fortes baisses (-2,26%) de l’année. Les marchés européens, orientés à la baisse, ont, eux aussi, abandonné, jeudi, entre 2% et 4%. Cette déprime se poursuivait, vendredi, sur la plupart des Bourses d’Asie-Pacifique et à l’ouverture vendredi matin, les marchés européens accusaient encore une baisse. Mais l’annonce d’un rebond de la croissance de l’économie américaine à 3,4%, contre 3,2% attendus par les économistes, devrait calmer les marchés.

L’immobilier américain est responsable du décrochage des bourses mondiales. Les investisseurs redoutent que les difficultés du marché, et notamment la crise du secteur des prêts à risques dits «subprimes», finissent par se répercuter à tout le système financier. En cause, depuis l’an dernier, le ralentissement du marché de l’immobilier américain combiné à la hausse des taux d’intérêt, sur lesquels sont indexés les remboursements. Aujourd’hui, de nombreux ménages très modestes ne peuvent faire face à leurs traites et les défauts de paiement se répercutent sur les entreprises spécialisées dans le refinancement hypothécaire.

Une préférence pour les obligations d’Etat

En mars dernier, le grand spécialiste du « subprime », New Century, s’est dit au bord de la faillite. Les difficultés du secteur préoccupent le président de la Réserve fédérale. La semaine dernière, Ben Bernake a reconnu  que c'était le risque numéro un pour la croissance. Il a estimé entre 50 et 100 milliards de dollars les pertes potentielles liées aux « subprimes ». L’inquiétude du patron de la Réserve fédérale est d’autant plus fondée que les fonds spéculatifs (hedge funds) qui ont investi dans ces produits financiers à risques sont désormais, par ricochet, en difficultés.

Le « hedge fund » australien Absolute Capital, détenu par ABN Amro, a annoncé la débâcle de ses fonds, à cause de la crise des crédits immobiliers à risque. Déjà, la semaine dernière, la maison de courtage Bear Stearns, en grande difficulté, a annoncé que deux de ses « hedge funds », qui gèrent un portefeuille estimé à 20 milliards de dollars, ne valaient presque plus rien. La faillite de ces fonds spéculatifs fait aujourd’hui craindre un effet domino sur l’ensemble du système financier via un assèchement des liquidités sur le marché des crédits et un coup de frein aux LBO ou « Leverage buy out », ces techniques de rachat d'entreprise en difficulté par un fonds d'investissement. 

Au vu de toutes ces problèmes, les titres des institutions financières et notamment les actifs risqués se retrouvent touchés en première ligne. A la recherche de sécurité, les investisseurs ont confirmé leur préférence pour des placements moins exposés aux risques de ralentissement. Résultat, les obligations d’Etat se sont envolées de manière spectaculaire ces derniers jours.