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France / Rwanda

Vers la normalisation des relations

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 27/07/2007 Dernière mise à jour le 27/07/2007 à 19:57 TU

Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, à son arrivée à Addis Abeba, le 26 juillet 2007.(Photo : AFP)

Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, à son arrivée à Addis Abeba, le 26 juillet 2007.
(Photo : AFP)

Bernard Kouchner souhaite que les relations entre la France et le Rwanda soient rétablies « au plus vite ». En visite, jeudi, à Addis Abeba, le ministre français des Affaires étrangères a révélé qu’il s’était entretenu au téléphone avec le président rwandais Paul Kagame : « Je lui ai renouvelé la confiance que j’avais personnellement en lui et que la France mettait dans le rétablissement de relations normales au plus vite avec ce pays ». Le gouvernement rwandais s’est déclaré, vendredi, disposé à accueillir Bernard Kouchner à Kigali.

Dans une première réaction aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie rwandaise, Charles Murigande, s’est déclaré disposé à poursuivre les discussions avec les officiels français pour régler le contentieux entre Paris et Kigali, en vue du rétablissement des relations entre les deux Etats.  

Charles Murigande

Ministre des Affaires étrangères du Rwanda

«Nous nous tenons prêts à rencontrer les officiels français à n'importe quel moment et à n'importe quel lieu.»

Le Rwanda a rompu les relations diplomatiques avec la France en novembre 2006 après que le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière a émis des mandats d’arrêt contre des personnalités rwandaises proches du président Paul Kagame. Le magistrat français avait recommandé que le président rwandais et ses collaborateurs soient entendus par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), les soupçonnant d’avoir organisé l’attentat qui provoqua la mort du président Habyarimana, lors de l’atterrissage de son avion à Kigali le 6 avril 1994. Cet attentat a marqué le début du génocide rwandais qui a fait, selon l’Onu, 800 000 morts, pour la plupart des tutsis, l’ethnie minoritaire, ainsi que des hutus modérés. Les autorités de Kigali ont accusé à plusieurs reprises la France d’avoir soutenu les génocidaires, ce qui a été démenti par les différents gouvernements à Paris.

Mais, la semaine dernière, le Rwanda a salué l’arrestation en France de deux exilés rwandais recherchés par le TPIR pour génocide, extermination, assassinats et viols. Il s’agit du prêtre catholique Wenceslas Munyeshyaka, 49 ans, et de l’ancien préfet de Gikongoro (sud du Rwanda), 62 ans. Kigali a qualifié ces arrestations de « nouveau développement très positif » dans les relations avec la France, un acte « positif » du « nouveau gouvernement français ». La cour d’appel de Paris va examiner le 1er août les mandats d’arrêt délivrés contre les deux Rwandais. Le ministre français des Affaires étrangères a considéré que ces interpellations répondent à la logique de l’application des règles internationales, ce qui « illustre la volonté confirmée des autorités françaises de coopérer pleinement avec le TPIR ». Bernard Kouchner a précisé qu’une troisième personne, également recherchée par le TPIR, vivait aussi en France et que le gouvernement français avait demandé le dossier aux autorités de Kigali, ce que le président Kagame « a promis de faire ».

La France a salué vendredi l’abolition de la peine de mort au Rwanda, y compris pour les crimes de génocide. Cette abolition « contribue au respect de la dignité humaine et des droits de l’homme » a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Pour les autorités de Kigali, la promulgation de la loi abolitionniste, votée en juin dernier, peut inciter la communauté internationale à collaborer davantage avec le Rwanda en matière judiciaire.

Tharcisse Karugarama

Ministre rwandais de la Justice

«Ca peut être une aide supplémentaire pour les gens qui ont la volonté de collaborer avec le Rwanda.»