Article publié le 28/07/2007 Dernière mise à jour le 28/07/2007 à 10:32 TU
Le président français, Nicolas Sarkozy, et son homologue gabonais, Omar Bongo, saluent la foule à Libreville.
(Photo : Reuters)
Avec notre envoyé spécial, Christophe Boisbouvier
« La rupture, cela ne veut pas dire qu’on doit se fâcher avec des amis historiques de la France comme le Sénégal et le Gabon » : d’une phrase, Nicolas Sarkozy a fixé les limites de la rénovation qu’il entend mener dans le petit monde de la Françafrique. « Si je ne suis pas allé au Ghana, par exemple, c’est parce que je ne veux pas qu’on dise que je tourne le dos à l’Afrique francophone » dit il. En clair, Nicolas Sarkozy revient dans les pas de Jacques Chirac et il assume.
Hier matin, par exemple, sur l’aéroport de Libreville, il a assisté à un défilé militaire où la fanfare gabonaise jouait un standard de l’armée française : « auprès de ma blonde ». Nicolas Sarkozy ne semble pas très à l’aise dans ce rôle d’héritier de la Françafrique, mais sans doute se dit-il que c’est le prix à payer pour que la France garde une influence sur le continent africain et pour qu’elle puisse toujours s’appuyer sur quelques dizaines de voix d’états africains quand il faut affronter les Etats-Unis ou la Chine au Conseil de sécurité de l’ONU.
Au-delà des grands discours, Nicolas Sarkozy en Afrique, c’est d’abord de la realpolitik.
«C'est une injustice de prétendre que le Gabon ne peut bénéficier d'une remise de dette. Je me suis investi pour la renégociation de la dette gabonaise auprès du club de Paris. Le Gabon a obtenu une décote de 15%, la France appliquera une décote de 20%.»
«Si, à chaque fois qu'il y avait des enquêtes judicaires, il fallait arrêter nos relations, on ne les aurait pas arrêtées simplement du côté africain.»
«Nous devons aider nos amis gabonais à entretenir, à exploiter écologiquement cette forêt qui est une richesse pour le monde.»