Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Consommation

Le prix des produits alimentaires à la hausse

par Myriam Berber

Article publié le 31/07/2007 Dernière mise à jour le 31/07/2007 à 16:43 TU

Le prix des produits laitiers flambe en Europe.(Photo : Wikimedia)

Le prix des produits laitiers flambe en Europe.
(Photo : Wikimedia)

Les prix de certains produits céréaliers et laitiers vont augmenter à la rentrée en Europe. Ces hausses sont dues en partie à la demande croissante de la Chine et de l’Inde. Mais pas seulement. L’augmentation des cours des matières premières se répercute sur l’ensemble de l’industrie agro-alimentaire.

A leur retour de vacances, les Français devrait être accueillis par une valse des étiquettes sur les prix de l’alimentaire. Selon l’Association française de la transformation laitière qui regroupe les industriels privés et les coopératives, les prix des produits de grande consommation comme les yaourts, les fromages, les crèmes et le lait devraient augmenter en moyenne de 4% à 7% d’ici la fin de l’année. Symbole par excellence du dérapage des prix : le groupe agroalimentaire français Danone vient d’annoncer qu’il augmentera le prix de ses produits laitiers frais de 2,5% d’ici la fin de l’année.

Cette flambée annoncée des prix existe dans d’autres pays européens. Outre-Rhin, la Fédération allemande de l’industrie laitière annonce, à la veille de la renégociation des contrats laitiers entre producteurs et distributeurs, des chiffres plus alarmants. Selon l’indice des prix de détail publié par cette organisation, le prix d’une plaquette de beurre pourrait augmenter de 50%, celui du fromage blanc de 40% et du litre de lait de 10 à 20%.

Chine, Inde mais pas seulement

Plusieurs raisons expliquent cette hausse. Il y a la demande croissante de la Chine et de l'Inde en produits laitiers. Mais pas seulement : la production de lait en Europe, régulée par des quotas qui vont bientôt disparaitre, n’évolue pas au même rythme. Par ailleurs, la politique agricole commune (PAC) a abandonné la mise en place de stocks, les fameuses « montagnes de beurre », la production laitière est donc à flux tendus.

La flambée des cours des matières premières est également en cause. Cette année, les uns après les autres, les marchés mondiaux se sont envolés et ne sont pas retombés. Le blé a pris ainsi 50% en un an, l’orge 42% et le mais 32%. Une hausse des prix qui suscite l’inquiétude des éleveurs de porcs et de volailles qui voient augmenter de près de 30% les prix des produits utilisés pour les alimenter.  

Le spectre de l’inflation

Les biocarburants font aussi grimper les prix. Selon l’institut Global Insight, le diester et le bioéthanol représenteront 15% de la demande mondiale de carburant d’ici à 2030. Dans ce contexte favorable aux carburants végétaux, les agriculteurs sont de plus en plus intéressés par la production de céréales plus rentable et qui réduit la pénibilité générale de leur travail par rapport à celle des produits laitiers. Les Etats-Unis, premier exportateur mondial de maïs, consacrent désormais le quart de leur production à usage interne, pour la fabrication d’éthanol.

Tous ces facteurs se répercutent sur les coûts pour le consommateur final. Exemples: le beurre a ainsi enregistré au niveau mondial une hausse de 250% et la poudre de lait a grimpé de 85%. Les biscuits, les barres chocolatées, les pâtes, très liés aux cours du beurre, du cacao et de la farine devraient donc augmenter tout comme les huiles de consommation courante. Cette année, l’huile de palme a bondi jusqu’à son plus haut niveau jamais atteint depuis neuf ans.