Etats-Unis

Un pont autoroutier s’effondre dans le Mississipi

Article publié le 02/08/2007 Dernière mise à jour le 02/08/2007 à 09:27 TU

Aucun bilan définitif n’était encore disponible douze heures après l’effondrement d’un pont autoroutier en travaux à Minneapolis dans le Minnesota mercredi peu après 18 heures locales (23 heures TU), une heure de grande affluence. Selon les autorités locales, quatre morts et une vingtaine de disparus ont déjà été recensés et une soixantaine de blessés hospitalisées. Mais une cinquantaine de véhicules «probablement beaucoup plus» ont été précipités dans le fleuve Mississipi, selon le chef des pompiers, Jim Clack.

L’effondrement d’un pont à Minneapolis pendant l'heure de pointe mercredi soir, à fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.
(Photo : Reuters)

«Il y a eu des travaux dans le secteur et tous les signes montrent que c'est un problème de construction ou de conception», a très vite indiqué un communiqué du département de la Sécurité intérieure en précisant dès mercredi soir qu’il poursuivait ses investigations mais qu’il n’y avait «pas d'indications d'un lien avec le terrorisme à ce stade». Selon l’Agence France Presse, au moment de l’accident, des ouvriers travaillaient au marteau-piqueur sur le pont partiellement fermé à la circulation pendant la restauration de parties en béton et «le remplacement de la balustrade, de l'éclairage et des joints», selon le gouverneur du Minnesota, Tim Pawlenty. Deux voies seulement, une dans chaque sens, étaient ouvertes pendant la restauration de l’ouvrage vieux d’une quarantaine d’années seulement et construit à une vingtaine de mètres au-dessus du Mississipi.

Une structure en acier riveté datant de 1967

Toujours selon le gouverneur, le département des Transports du Minnesota n’avait détecté «aucune déficience structurelle» du pont lors de ses dernières inspections, en 2005 et 2006, mais il avait quand même «notifié que le tablier devait être réhabilité ou remplacé en 2020 ou après». Une notification imprécise que ne manqueront sans doute pas de relever les victimes ou leurs ayant-droits. Déjà, le journal local Minneapolis Star Tribune vient de diffuser sur Internet une de ses livraisons de 2001 qui faisait état d’un rapport du département des Transports du Minnesota dont les auteurs avaient relevé des problèmes de corrosion des poutrelles au niveau des rivets. Mis en service fin 1967, l’ouvrage repose en effet sur une structure en acier riveté, longue de 581 mètres et portée par 14 piles. Des arches jetées entre les piles soutiennent les poutrelles métalliques qui portent les deux tabliers de quatre voies de l’autoroute.

Selon le rapport cité par le journal, la rupture de l’une des poutrelles aurait pu suffire à provoquer l’écroulement de l’édifice tout entier. Quoi qu’il en soit de son origine, l’effondrement du pont à l’heure embouteillée des sorties de bureaux ou d’écoles se solde en tout cas par des tragédies humaines. La nuit tombée et les eaux sombres du fleuve encombrées d’une multitude de débris, les opérations de secours ont dû être suspendues pour éviter aux centaines de sauveteurs et de plongeurs de se blesser en fouillant les décombres du pont à huit voies de l’Interstate 35 qui s’est effondré comme un château de cartes dans le Mississipi. Véhicules suspendus dans le vide, chaussée balayée par le fleuve, les images télévisées ont montré toute la nuit un entrelac de béton et de ferrailles laissant imaginer le pire.

Le hasard a sauvé du désastre un bus chargé d’enfants et les pompiers sont parvenus à éteindre un semi-remorque coupé en deux dont l’embrasement menaçait les survivants accrochés, alentour, aux carcasses des voitures qui ont échappé à l’engloutissement au moment de l’effondrement du pont. Craquements, «roulis», «tremblement de terre», quand celui-ci s’est produit, une survivante, Catherine Yankelevich, a raconté à l’AFP que «les voitures volaient partout». «J'ai vu l'eau qui montait rapidement, dit-elle, alors j'ai baissé la vitre pour m'extirper de mon siège » et rejoindre les berges à la nage.