par RFI
Article publié le 03/08/2007 Dernière mise à jour le 03/08/2007 à 21:11 TU
Cet homme austère, le regard toujours dissimulé derrière ses lunettes noires, a tenté en vain durant les années de guerre civile de 1975 à 2002, d'interrompre le face-à-face sanglant entre Jonas Savimbi, fondateur de l'Unita, son ancien compagnon de lutte, appuyé par l'Occident et l'actuel président Eduardo Dos Santos, du MPLA, soutenu par le bloc de l'Est.
Holden Roberto, de l'ethnie des Bakongo, fonde le premier mouvement indépendantiste du pays en 1956, qui deviendra dans les années 60 le Front national de libération de l'Angola (FNLA). Son nationalisme teinté d'anticommunisme lui vaut le soutien des Etats-Unis et de la France.
Ami de leaders nationalistes africains tels que le Congolais Patrice Lumumba ou le Zambien Kenneth Kaunda, il fait une apparition éclair dans la guerre civile qui débute juste après l'indépendance mais dépose les armes dès 1976 après une défaite infligée par les Cubains. S'ouvre alors pour lui une période d'exil entre la France, les Etats-Unis et l'ex-Zaïre, mais il parvient à rester une figure incontournable de la scène angolaise.
Dès son retour en 91, après l'accord signé entre Savimbi et Dos Santos, il gagne les rangs de l'opposition, qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort. Mais à la veille du scrutin législatif de 2008, il laisse derrière lui un parti miné par les divisions.
«Le parti et le pays ont perdu un de leurs fils les plus dignes et un des combattants les plus courageux. Il avait un combat clair, d’abord libérer le pays, la terre, ensuite libérer totalement l’homme angolais.»