Article publié le 06/08/2007 Dernière mise à jour le 06/08/2007 à 02:07 TU
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Une invitation à Camp David vaut deux audiences à la Maison Blanche.
En accordant cet honneur à Hamid Karzaï, le président Bush veut souligner qu'il considère son homologue afghan comme un ami et un allié des Etats-Unis. Ces derniers accordent une aide de 10 milliards de dollars à Kaboul et, avec les forces de l'Otan, essaient de permettre au président d'affirmer son pouvoir à travers un pays divisé par les conflits tribaux et de nouveau, infiltré par les taliban.
La guerre menée contre ces derniers a provoqué la mort de nombreux civils lors de frappes de la coalition. Des bavures qui seront certainement évoquées par Karzaï, car elles ont soulevé la colère de la population à l'égard des forces étrangères et entamé son autorité.
Pour ce qui est de la capture de ben Laden, le dirigeant afghan a reconnu, sur CNN, que l'on en était au même point qu'il y a quelques années. Les relations tendues avec le Pakistan ne facilitent pas non plus, la chasse à al-Qaïda.
Autre dossier délicat : l'opium. Les Etats-Unis veulent l'éradiquer. Mais les protestations des cultivateurs seraient telles qu'elles pourraient entraîner la chute du président.
Des conversations se déroulent avec en toile de fond, la détention des otages sud-coréens. Si Hamid Karzaï est, par tempérament, enclin à la négociation, Washington reste fermement opposé à la moindre concession aux terroristes.
«Nous souhaitons que les otages soient relâchés en bonne santé. Les terroristes ont des soutiens étrangers. Nous ferons tout ce qui est possible pour que les Sud-coréens puissent retrouver la liberté, mais nous ne ferons rien qui pourrait encourager le terrorisme.»