par RFI
Article publié le 06/08/2007 Dernière mise à jour le 06/08/2007 à 15:36 TU
Shinzo Abe déposant une gerbe de fleurs devant le monument aux victimes d'Hiroshima.
(Photo : Reuters)
Les associations anti-nucléaires sont mobilisées au Japon, en ce jour de commémoration de la première attaque à la bombe atomique : c'était il y a 62 ans à Hiroshima, à 8 heures 15, heure locale, Enola Gay, le B-29 américain larguait la bombe sur sa cible japonaise, tuant plus de 140 000 personnes, et affectant des centaines de milliers d'autres personnes condamnées à vivre avec les séquelles de l'irradiation. Les cérémonies officielles se sont déroulées ce six août dans un contexte particulier, alors que les questions de prolifération nucléaire dominent aujourd'hui l'agenda international. Et pour la première fois depuis six ans, un Premier ministre est venu assister en personne aux commémoration à Hiroshima.
Le Premier ministre, Shinzo Abe, a rejoint au parc de la paix de Hiroshima les quarante mille personnes venues se recueillir aux abords de l'épicentre de l'explosion rappellant les heures les plus noires de l'histoire japonaise.
Ces commémorations interviennent dans un contexte régional délicat, alors que la Corée du Nord procédait elle même à son premier essai nucléaire, il y a dix mois de cela. Un contexte marqué également par les déclarations du ministre de la Défense, Fumio Kyuma, fin juin. Le tollé qu'il avait provoqué en parlant d'une attaque « inévitable », l'avait poussé à la démission.
Aujourd'hui, pour racheter son gouvernement aux yeux de l'opinion, (gouvernement par ailleurs mis à mal lors des dernières élections sénatoriales), Shinzo Abe a donc fait le déplacement à Hiroshima, et plus encore, il est allé rencontré ceux que l'on appelle les Hibakusha, les victimes des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, dont seulement 1% bénéficie d'une assistance médicale, et il leur a promis d'abaisser les critères permettant à un plus grand nombre d'entre eux de se voir reconnus.
Une démarche sensée apaiser une population hyper-sensible à l'égard de tout ce qui touche à l'atome, même lorsqu'il s'agit du nucléaire civil, comme on peut le constater à chaque nouvel incident : le dernier remontant au mois de juillet à la suite du séisme qui a endomagé le réacteur de Kashiwasaki au centre du Japon.