par RFI
Article publié le 09/08/2007 Dernière mise à jour le 09/08/2007 à 02:10 TU
Barbara Morgan, doublure en 1986 du programme «Teachers in space» de la Nasa, s'envole à bord d'Endeavour pour rejoindre l'ISS.
(Photo : Reuters)
Barbara Morgan qui vient de s’envoler à bord de la navette Endeavour à destination de la Station spatiale internationale a sans aucun doute l’étoffe des héros. Car il faut être fort, dans son corps et dans sa tête, pour faire toujours partie de l’élite des astronautes et s’envoler vers l’espace : quand, 21 ans auparavant, le 28 janvier 1986, on a vu, de ses yeux vus, la navette Challenger exploser dans le ciel de Floride, 73 secondes après son envol. Quand on a côtoyé pendant de long mois d’entraînement les 7 astronautes qui ont péri dans ce drame.
Et surtout quand on était la « doublure » de Christa Mc Auliffe, la première institutrice retenue par la Nasa pour sensibiliser les écoliers à la conquête spatiale, et qui a trouvé la mort lors de cette tragédie médiatisée en direct dans le monde entier.
Cette femme mariée de 55 ans, mère de deux enfants, qui avait repris après le drame son travail d’institutrice dans une école élémentaire de l’Idaho, n’a donc pas résisté à l’appel de l’espace. Elle a retrouvé le chemin de la Nasa en 1998 pour devenir très vite la meilleure des instituteurs et des professeurs retenus par l’agence spatiale américaine pour cette mission. Et le message de sensibilisation à l’espace qu’elle adressera aux écoliers de l’Idaho, lors d’une prochaine liaison entre la terre et Endeavour, n’en sera que plus fort encore.
Endeavour : retour vers le futur Dans son cadre initial, en matière de vols habités, la Nasa s’est appuyée sur une flotte de 4 navettes volant en alternance : Challenger, Columbia, Discovery et Atlantis. L’explosion de Challenger dans le ciel de Floride en 1986 à la suite d’une défaillance de joint sur un booster à poudre a porté un premier coup sévère à ce type de transport spatial. Mais l’agence américaine a mis les bouchées doubles et fait construire rapidement une nouvelle navette baptisée Endeavour pour remplacer Challenger. Malheureusement, un autre drame devait intervenir le 1er février 2003, lorsque Columbia s’est désintégrée au moment de son retour vers la Terre. Quelques jours auparavant, elle avait été fatalement fragilisée lors de son envol par un bloc de mousse isolante qui avait percuté une partie du bord d’attaque d’une aile de la navette. Et l’indispensable protection chargée d’encaisser le choc thermique de près de 2 000 degrés lors de la rentrée dans l’atmosphère avait été trouée sans que personne ne s’en rende compte. Et de quatre navettes, on est passé à trois. Depuis la tragédie de Columbia, seules les navettes Atlantis et Discovery, reconfigurées pour être plus sûres, ont été envoyées en missions. Et pendant ce temps, la Nasa s’est attachée à rénover son troisième shuttle Endeavour. Endeavour remise à neuf donc, plus performante que jamais, et qui joue aujourd’hui son retour vers le futur. |