par RFI
Article publié le 09/08/2007 Dernière mise à jour le 09/08/2007 à 22:34 TU
La tête de Taslima Nasreen a été mise à prix pour l'équivalent de 8000 euros en mars dernier, par un groupe religieux indien.
Déjà en 2002, un livre de Taslima Nasreen avait provoqué la colère des islamistes radicaux dans son pays le Bangladesh. Lajja, qui signifie la honte, décrit l'oppression de la majorité musulmane pakistanaise, contre la communauté hindoue.
Et pourtant, le Bangladesh n'est pas un pays fondamentaliste. C'est une démocratie, où les intégristes ne sont pas au pouvoir, mais alliés du gouvernement. « Ce sont les lois religieuses qui leur donne le pouvoir », s'exclame Taslima Nasreen dans un entretien avec Amnesty International.
« Mais le gouvernement ne prend aucune mesure, car cela reviendrait à s'attaquer à l'islam », précise-t-elle. L'écrivain lutte d'ailleurs pour une séparation de l'Eglise et de l'Etat au Bangladesh.
Les premières victimes du droit religieux sont bien sûr les femmes. Les intégristes prononcent des fatwas, des avis religieux, contre celles qui ne respectent pas les préceptes de l'islam.
Une pratique courante, que Taslima Nasreen dénonce, c'est le jet d'acide au visage d'une femme qui refuse les avances d'un homme.
Mais l'écrivain ne lâche pas sa plume. Depuis son exil forcé en 1994, Taslima Nasreen enchaîne les conférences sur les droits des femmes entre l'Europe et les Etats-Unis. Elle souhaitait récemment s'établir en Inde, dans l’Etat du Bengale occidental. Mais le gouvernement lui a refusé la citoyenneté.