Article publié le 13/08/2007 Dernière mise à jour le 13/08/2007 à 15:08 TU
Une embarcation transportant des immigrés clandestins en provenance des Comores a chaviré lundi matin près de l'île française de Mayotte (océan Indien), faisant 17 morts dont 8 enfants, et 19 disparus. Selon les premiers témoignages, la barque traditionnelle, de type kwassa-kwassa, était partie de l'île d'Anjouan, au nord-ouest de Mayotte.
Avec notre correspondant à Johannesbourg, Bruno Minas
Il y a 80 km entre Anjouan et l’île française de Mayotte. Ces naufragés ont tenté le passage sur une distance plus longue.
Contournant la surveillance côtière de Mayotte, ils sont passés par le nord de la Petite Terre, l’une des deux îles qui composent ce territoire français.
Ils espéraient ainsi accoster sur la plage de Moya, un site protégé pour la ponte des tortues de mer, où il n’y a aucune habitation et donc moins de risques de se faire surprendre.
Le kwassa-kwassa, la barque qu’ils ont employée, était surchargée.
Dix-sept morts, 19 disparus, 4 blessés, cela fait 40 personnes, c’est largement au dessus de ce qui se pratique habituellement.
De plus, le mois d’août est la plus mauvaise saison pour effectuer la traversée : vents forts, mer démontée.
En partant d’Anjouan, ces malheureux ont pris un risque énorme et ils ont payé le prix fort.
Depuis plusieurs mois, les autorités françaises ont pour projet de proposer aux Comoriens un nouveau dispositif de visa moins contraignant : l’idée serait de donner des visas d’un an à entrées multiples. Cela permettrait de limiter ces drames à répétition.
«Compte tenu de ce qu’on sait de la capacité de cette embarcation, nous ne pouvons malheureusement pas exclure que nous retrouvions d’autres victimes dans les heures qui viennent.»
«J’appelle l’attention sur le fait que les trafiquants, les passeurs qui utilisent la crédulité de certaines personnes, qui utilisent leur volonté de quitter le territoire des Comores, prennent un risque lourd. »