par RFI
Article publié le 13/08/2007 Dernière mise à jour le 13/08/2007 à 21:54 TU
Taslima Nasreen, le jour de son agression par un groupe musulman indien, le 9 août 2007.
(Photo : AFP)
Les bouquets de fleurs, les vases et le cartable qu'elle a reçus à la figure n'étaient qu'un début. Ses agresseurs veulent maintenant traîner Taslima Nasreen devant la justice. Le dirigeant du groupe musulman juge que les textes anti-islamiques de l'écrivaine ont heurté la sensibilité des musulmans. Si l'on en croit la police, elle risque jusqu'à trois ans de prison selon le Code pénal indien, pour avoir « attisé la discorde, la haine et la malveillance » entre des groupes religieux.
Au centre de l'affaire : un livre, Lajja, c'est à dire « la honte », pour lequel Taslima Nasreen est sous le coup d'une fatwa au Bangladesh. Publié en 1994, l'ouvrage décrit des persécutions perpétrées par la majorité musulmane contre la communauté hindoue.
Depuis son agression, trois députés du parti musulman d'Hyderabad sont poursuivis pour incitation à l'émeute. Leur dirigeant est pour sa part accusé « d'intimidation » : il a promis la mort de l'écrivain si elle remettait les pieds dans la ville. « Mais il est de la responsabilité de tout musulman religieux de respecter la fatwa lancée au Bangladesh », se défend le responsable. Pour ses écrits, Taslima Nasreen avait déjà été condamnée à un an de prison au Bangladesh.