Article publié le 15/08/2007 Dernière mise à jour le 15/08/2007 à 16:30 TU
La bourse de Manille fait partie des marchés financiers asiatiques les plus touchés.
(Photo : Reuters)
Il y a une semaine, jour pour jour, les places boursières s’affolaient. C’est l’annonce par BNP-Paribas, le premier groupe bancaire français, d’une suspension de la valorisation de trois de ses fonds en raison de la crise du crédit immobilier à risques aux Etats-Unis, qui a mis le feu aux poudres. A l’origine de la tempête : les pertes essuyées par plusieurs banques et fonds d'investissements sur le marché du prêt immobilier à risques aux Etats-Unis. Des pertes qui ont entraîné un resserrement général des conditions de crédits et provoqué une brusque pénurie des liquidités.
Ces tensions sur les marchés financiers ont conduit les banques centrales à intervenir à répétition pour irriguer le système financier. Pour sa quatrième intervention, la Banque centrale européenne (BCE) a injecté, mardi, 25 milliards d’euros supplémentaires, dans le circuit monétaire de la zone euro. Au total, la BCE a prêté 230 milliards d’euros aux banques qui refusaient de se financer entre elles. La Banque d’Angleterre, la Banque nationale suisse ainsi que la Banque du Japon sont également intervenues.
L’intervention des banques centrales
De l’autre côté de l’Atlantique, la Réserve fédérale américaine (Fed) est également passée à l’action, avec une intervention totale de quelque 64 milliards de dollars. Selon le président de la BCE, les conditions sur les marchés se normalisent. Jean-Claude Trichet a appelé, mardi, les investisseurs à garder leur calme. Loin de rassurer les opérateurs, ces interventions successives des banques centrales ont cependant alimenté la psychose, pensant que la crise était plus grave que prévu, les investisseurs ont mal réagi.
Aujourd’hui, la nervosité des opérateurs est encore palpable. La confiance n’est pas encore revenue. Du côté des banques, la crise se prolonge car on ne connait pas le degré d’exposition des banques à ces fonds spéculatifs (« hedge funds ») qui ont investi dans ces produits financiers à risques. Ainsi, la banque japonaise Mitsubishi UFJ Financial group a annoncé qu'elle allait perdre l'équivalent de 31 millions d'euros (5 milliards de yens) en raison de la crise du subprime. Le marché craint surtout que ces fonds ne cherchent à compenser leurs pertes en vendant massivement des actions, ce qui ferait chuter les titres de nombreuses sociétés.
Une période difficile pour les fusions-acquisitions
Du côté des hedge funds également, la crise n’est pas près de s’arrêter. Non seulement ces firmes plongent les unes après les autres, mais la panique gagnant les marchés, elles ont de plus de plus de mal à financer des opérations de LBO (« Leverage buy out »), ces techniques de rachat d'entreprises en difficulté. En effet, les banques refusent pour le moment de financer toute opération de fusions-acquisitions.
La crise boursière inquiète aussi les petits porteurs qui s'angoissent sur l’évolution de leur patrimoine. « Du côté des petits porteurs, l’inquiétude est grande en raison du peu de transparence des marchés. Personne ne connait l’ampleur des risques qui ont été pris par les banques, leur degré d’engagement envers ces fonds spéculatifs . Cette crise révèle, selon eux, un mauvais fonctionnement du marché interbancaire où les établissements refusent de se prêter de l’argent et ne se font plus confiance », explique Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (ADAM).
par Myriam Berber
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Cette nuit, c'est presque la panique qui a gagné les places asiatiques, où les baisses sont impressionnantes.
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