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Angola

L’ancien chef des services secrets devant les juges

par  RFI

Article publié le 17/08/2007 Dernière mise à jour le 17/08/2007 à 13:02 TU

Le président angolais José Eduardo Dos Santos.(Photo : AFP)

Le président angolais José Eduardo Dos Santos.
(Photo : AFP)

Le procès du général Fernando Garcia Miala, qui s’est ouvert vendredi matin à Luanda, se tiendra au Suprême tribunal militaire. L'ex-directeur général des services de renseignements extérieurs a été limogé en février 2006. Il était en résidence surveillée jusqu'à son arrestation, le 13 juillet dernier à Luanda. Depuis, il est détenu au secret sans que l'on sache exactement ce qui lui est reproché. Selon l’un de ses avocats, le militaire serait accusé d'une « conspiration » visant à renverser le régime du président José Eduardo Dos Santos. Concrètement, la justice militaire le poursuit pour « insubordination ».

Jusqu’à son limogeage, le général Miala était l’un des plus proches collaborateurs du président angolais. Il était aux côtés de José Eduardo Dos Santos depuis son arrivée au pouvoir en 1979, comme chef opérationnel des renseignements militaires. Devenu plus tard le patron du service de renseignement extérieur, c’est avec la bénédiction de José Eduardo Dos Santos, qu'il crée et dirige une Fondation d’aide aux enfants orphelins de la guerre. Selon certaines sources, au cours de la seconde moitié de l’année 2005, le chef de l’Etat angolais aurait laissé entendre au général Miala qu’il pouvait prétendre lui succéder. Il lui aurait même demandé de moderniser les services de sécurité. Il voulait probablement lui faire faire passer un test…

Apparemment, le général Miala aurait imprudemment parlé de ses ambitions présidentielles à des collègues des services secrets étrangers. Homme de l’ombre en tant que chef d’un service de renseignement, Miala était devenu trop visible et très populaire. Il avait multiplié, en effet, les apparitions en public en tant que président de cette fondation d’aide aux enfants orphelins de la guerre.

A son limogeage, aucune explication n'a été donnée, mais Dos Santos avait mis sur pied une commission d’enquête. Conclusion : deux mois plus tard, le général Miala avait créé des réseaux illégaux d’espionnage et mené des investigations secrètes, non autorisées, contre des membres du gouvernement.

Selon l’un de ses défenseurs, Maître Philippe Missamou, le général Fernando Garcia Miala a été « mis au secret et il est dans une situation juridiquement obscure ». Cet avocat, exerçant en France, affirme avoir été contacté par la famille de l’officier angolais pour assurer sa défense. Il précise que « l’on parle de détournement de fonds et de tentative de coup d’Etat auquel il aurait participé en Angola », ce que Miala « a toujours contesté fermement », ajoute-t-il.  Selon Maître Philippe Missamou, le général Miala affirme être victime d’un « règlement de comptes et d’un complot politique, visant à l’écarter des sphères du pouvoir ». L’avocat attend que les responsables angolais lui donnent les autorisations nécessaires pour se rendre à Luanda, afin de pouvoir défendre son client.

Les autorités militaires angolaises accusent le général Miala de « crime d’insubordination », car il a refusé de se présenter devant l’état-major des forces armées, lors d’une cérémonie officielle visant le retrait de ses galons. Trois autres officiers, qui avaient des responsabilités au sein des Services de l’intelligence extérieure angolaise, sont également détenus.