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Japon

Les géants de l’automobile indemnisent des victimes de la pollution

par Myriam Berber

Article publié le 17/08/2007 Dernière mise à jour le 17/08/2007 à 16:36 TU

Une japonaise, à Tokyo, portant un masque pour se protéger de la pollution.(Photo : AFP)

Une japonaise, à Tokyo, portant un masque pour se protéger de la pollution.
(Photo : AFP)

Sept constructeurs automobiles japonais ont accepté de verser des indemnités à 520 habitants de Tokyo victimes de la pollution atmosphérique. C’est l’aboutissement d’une procédure unique lancée en 1996 par un millier de personnes souffrant de problèmes respiratoires. Saluée par les défenseurs de l’environnement, cette décision pourrait constituer un précédent.

Ils vivent à proximité de grands axes routiers et souffrent de maladies respiratoires causées par les émanations des véhicules diesels. En 1996, plusieurs centaines d’habitants de Tokyo lancent une procédure judiciaire contre le gouvernement japonais, la préfecture de la capitale, une compagnie d’autoroutes et les constructeurs d’automobiles. Dans leur plainte, les habitants de Tokyo estiment que les véhicules diesels déchargeraient dans l’atmosphère des émissions plus polluantes que ceux fonctionnant à l’essence. En 2002, le tribunal régional de Tokyo condamne en première instance la préfecture et la société d’autoroutes à indemniser sept plaignants. Les constructeurs sont, eux, exonérés de toute responsabilité. L’affaire devait être rejugée en appel cette année.

Mais les géants de l’automobile préfèrent jouer la carte de la négociation. Par crainte de voir leur image de sociétés soucieuses de l’environnement mise à  mal, ils acceptent un accord à l’amiable. D’autant que depuis le début du procès, 108 des plaignants sont décédés. Les sept constructeurs visés sont le numéro un mondial Toyota, Nissan, Nissan Diesel (filiales du groupe français Renault), Mazda, Mitsubishi, Isuzu et Hino. Selon les termes d’un accord signé le 8 août 2007, ils ont accepté de verser aux plaignants la somme de 1,2 milliard de yens (7,4 millions d’euros), ainsi que 3,3 milliards de yens (20,4 millions d’euros) à un programme d’aide médicale pour les asthmatiques de Tokyo.

Lancement de la première voiture diesel propre

Et pourtant, si l’on en croit une étude récente publiée par un club automobile allemand, VCD, les véhicules japonais sont les plus performants en terme de respect de l’environnement. Avec des modèles économes en émissions de gaz polluants et peu bruyants, Honda, Toyota, Daihatsu et Mazda dominent la tête du classement. Effet ou non du hasard, le troisième constructeur automobile de l’archipel, Nissan Motor, vient juste d’annoncer le lancement en 2008 d’une voiture équipée d’un moteur diesel propre. La protection de l’environnement est une question prioritaire au Japon, bien que ce pays ait déjà prévenu qu’il ne se conformerait pas à ses engagements sur les émissions de gaz à effet de serre pris dans le cadre du protocole de Kyoto.

Saluée par les défenseurs de l’environnement, cette décision pourrait constituer un précédent. Aux Etats-Unis, l’Etat de Californie a engagé en septembre 2006 des poursuites contre six constructeurs automobiles (General Motors, Chrysler, Ford, Toyota, Honda et Nissan) pour leur responsabilité dans le réchauffement climatique. L’affaire est en cours et pourrait être suivie par beaucoup d’autres. Réchauffement climatique, pollution de l’air, des eaux ou due aux déchets électroniques, produits chimiques…Près de 40 % de décès dans le monde sont directement ou indirectement dus à des facteurs environnementaux.