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Angola

Un célèbre architecte pour la nouvelle capitale

par  RFI

Article publié le 18/08/2007 Dernière mise à jour le 18/08/2007 à 12:40 TU

Oscar Niemeyer, architecte brésilien né en 1907.(Photo : AFP)

Oscar Niemeyer, architecte brésilien né en 1907.
(Photo : AFP)

Le conseil des ministres angolais a décidé, en mai dernier, de réserver des terrains pour installer une nouvelle capitale du pays. Selon la presse angolaise, la zone choisie, d’une superficie de 187 km2, est située entre les municipalités de Cacuaco et Barra do Dande, à une cinquantaine de kilomètres au nord de l’actuelle capitale, Luanda. Le président José Eduardo Dos Santos a invité Oscar Niemeyer, l’un des bâtisseurs de Brasilia, la capitale brésilienne, à participer à ce projet. L’architecte brésilien s’est montré intéressé, mais il attend que toutes les informations lui soient communiquées concernant l’emplacement de la future cité angolaise.

Il sera centenaire le 15 décembre prochain, mais Oscar Niemeyer travaille toujours. Lors de ses 98 ans en 2005, il a précisé qu’il passait 12 heures à son atelier tous les jours. L’architecte des immeubles publics de Brasilia, la capitale brésilienne inaugurée en 1960, ne veut pas prendre sa retraite. C’est à lui que le gouvernement angolais compte confier la construction d’une nouvelle capitale. Mais il n’y a encore rien d’officiel. Le contact avec Luanda a été informel.

Les travaux d’Oscar Niemeyer marquent l’histoire de l’architecture depuis le milieu des années 30. Il a aujourd’hui plus de 500 réalisations à son actif. Il s’est illustré sur la scène internationale après la Seconde Guerre mondiale, en participant, avec l’architecte français Le Corbusier, au concours du siège de l’Organisation des Nations unies, à New York, qu'ils ont remporté en 1947.

Exilé en France à la fin des années 60 pour fuir la dictature qui venait de s'installer au Brésil, Oscar Niemeyer traduit ses idées politiques en dessinant les plans du siège du Parti communiste français à Paris. Hors d’Amérique latine, il a construit des annexes de l’Université d’Oxford en Angleterre. On peut aussi voir ses créations en Allemagne et en Italie. En Afrique, l'Université de Constantine en Algérie est sa seule réalisation. L'architecte visionnaire est intéressé par le projet angolais, s'il se concrétise.

La nouvelle capitale devrait se situer à une cinquantaine de kilomètres de Luanda.
La nouvelle capitale devrait se situer à une cinquantaine de kilomètres de Luanda.

Conditions anarchiques

Le béton armé est le matériau fétiche d'Oscar Niemeyer. Un matériau qu'il manie comme personne. Son crédo c'est le songe et la fantaisie, qu'il traduit par des courbes généreuses et de grands espaces libres. Si jamais une nouvelle capitale sort de terre en Angola et qu'il participe à sa création, elle n'aura rien à voir avec Brasilia.

Pour le moment, l’Ordre des architectes d’Angola affirme ne pas être au courant de l’invitation qui a été faite à Oscar Niemeyer. Selon Antonio Gameiro, bâtonnier de cet ordre, « si l’information est vraie, cela serait méprisant vis-à-vis des architectes nationaux, même si le gouvernement est libre de faire appel à qui il veut pour réaliser ses projets ».

Oscar Niemeyer, architecte brésilien

Interview de Stanislas Ndayishimiye

«Je cherche toujours quelque chose de très rare. Faire une ville nouvelle, c'est toujours bien, non ?»

Gameiro pense que la solution des problèmes de la ville de Luanda ne passe pas par la construction d’une nouvelle capitale, mais par sa récupération. Car, selon lui, 70% des Luandais vivent dans la périphérie dans des conditions anarchiques et sans les moindres conditions d’assainissement. La ville de Luanda a une population évaluée à près de quatre millions d’habitants, mais elle a été conçue pour seulement 600 000 personnes.