Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Justice internationale

Le procès de Charles Taylor ajourné jusqu’en 2008

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 20/08/2007 Dernière mise à jour le 20/08/2007 à 19:18 TU

L'ancien président du Liberia Charles Taylor est accusé de crimes contre l'humanité. Il devrait être jugé en janvier 2008.(Photo : AFP)

L'ancien président du Liberia Charles Taylor est accusé de crimes contre l'humanité. Il devrait être jugé en janvier 2008.
(Photo : AFP)

La juge du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), Julia Sebutinde, a déclaré lundi à La Haye que le procès de l’ancien président libérien Charles Taylor a été ajourné jusqu’au 7 janvier 2008. Selon la magistrate, cette décision a été prise pour laisser aux nouveaux avocats de Charles Taylor le temps de se préparer, « une période de quatre mois est en effet un délai raisonnable vu la complexité de l’affaire ». Taylor est le premier ancien chef d’Etat africain à être jugé par la justice internationale. Il doit répondre de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment de meurtres, viols et recrutement d’enfants soldats.

Selon la défense de Charles Taylor, les conditions pour la tenue d’un procès équitable n’étaient pas réunies. Le dossier de l’accusation fait plus de 30 000 pages et contient pas moins d’onze chefs d’inculpations. Charles Taylor, 59 ans, ancien chef de guerre élu président du Liberia en 1997, est notamment accusé d’avoir soutenu les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) ayant martyrisé les civils durant la guerre en Sierra Leone, de 1991 à 2001, un conflit qui a fait près de 200 000 victimes. Taylor, soupçonné d’avoir appuyé les rebelles sierra-léonais en échange de diamants et d’autres ressources rares, est aussi accusé d’être l’instigateur de la guerre civile qui a déchiré son pays, le Liberia, pendant quatorze ans, de 1989 à 2003, faisant près de 270 000 morts.

L’avocat de Charles Taylor, maître Courtenay Griffiths, dit avoir besoin de plus de temps pour préparer sa défense. L’autre difficulté c’est celle de trouver des témoins. 59 personnes, considérées comme proches de l’ex-dirigeant libérien sont visées par des sanctions des Nations unies. Tous sont interdits de voyager et leurs avoirs sont gelés. Selon la défense, c’est autant de témoins qui sont dans l’incapacité de venir témoigner à La Haye. Enfin, d’autres personnes auraient refusé de défendre l’ancien président de peur d’être à leur tour visées par ces sanctions.

Mais nombreux sont ceux aussi qui estiment que Charles Taylor fait jouer la montre. Le 4 juin dernier, il avait déjà boycotté l’ouverture de son procès. Il a ensuite renvoyé son avocat et renouvelé sa défense en juillet, après avoir réclamé un plus gros budget pour sa défense. Charles Taylor s'était alors déjà plaint de ne pas bénéficier d'un procès équitable. Il avait été arrêté au Nigeria en mars 2006, puis transféré au Pays-Bas à la demande de la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf. 

Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a été crée en 2002 par les Nations unies et le gouvernement sierra-léonais. Le procèes de Charles Taylor a été délocalisé à La Haye à la demande du Liberia qui craint pour la stabilité de la région.