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Côte d’Ivoire

Des déchets toxiques toujours menaçants

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 22/08/2007 Dernière mise à jour le 22/08/2007 à 16:42 TU

C'est sur le <em>Probo Koala </em>que sont arrivés, il y a un an,&nbsp;les déchets toxiques déversés dans la région d'Abidjan.(Photo : AFP)

C'est sur le Probo Koala que sont arrivés, il y a un an, les déchets toxiques déversés dans la région d'Abidjan.
(Photo : AFP)

C’est dans la nuit du 19 au 20 août 2006 que le cargo Probo Koala, affrété par la multinationale européenne Trafigura, déchargeait des déchets toxiques à Abidjan. Selon les autorités ivoiriennes, la pollution a entraîné la mort d’au moins quinze personnes et intoxiqué plus de 100 000 autres. Un an après ce scandale écologique sans précédent, la dépollution n’a pas été achevée. Une équipe d’experts internationaux envoyés par la multinationale est arrivée lundi à Abidjan pour finir la dépollution des endroits contaminés. Les pluies ont rendu plus complexes les opérations de décontamination des 3 000 tonnes de produits toxiques, essentiellement des déchets pétroliers « slops », pouvant toujours menacer les populations dans une quinzaine de sites.

La dépollution a été confiée à la société française Trédi qui a déjà évacué près de 9300 tonnes de matière souillée, transportées depuis plusieurs mois dans le sud-est de la France. Mais sur place, à Abidjan, il reste pourtant un reliquat de pollution, notamment dans le secteur d'Abobo où la société qui est chargée de l'extraction et de la destruction de ces déchets a dû confiner une zone souillée.

Henri Petitgants

Société Trédi

«Ce qui reste (...) représente un risque en tout cas, parce qu'il est sur une zone agraire, une zone de campagne à proximité d'une plantation de manioc, sur un terrain sablonneux et où le produit s'infiltre dans le sol.»

Le scandale du Probo Koala, c'est aussi un volet judiciaire. Un procès en attente. Chacun prépare ses arguments, et la société à l'origine de l'affaire, Trafigura, celle qui avait affrété le Probo Koala, soutient toujours, un an après les faits, que les produits déversés n'ont pas pu causer les maladies ou les préjudices de grande ampleur décrits par les victimes. Pour l'avocat Martin Day, qui représente plus de 7800 victimes du Probo Koala devant la Haute Cour de Londres, c'est une ligne de défense qui sera difficile à tenir pour l'affréteur.

Martin Day

Avocat des victimes du Probo Koala

«Nous avons là, une grande multinationale qui savait parfaitement qu'elle avait produit des déchets chimiques dangeureux et elle avait la responsabilité de s'assurer que ces déchets étaient envoyés dans un pays qui avait les moyens de les traiter.»