Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Immigration clandestine

La Méditerranée, une mer de cadavres

Article publié le 23/08/2007 Dernière mise à jour le 23/08/2007 à 21:41 TU

Le rêve s’arrête en Méditerranée pour de nombreux candidats à l’immigration.(Carte : Stéphanie Bourgoing/RFI)

Le rêve s’arrête en Méditerranée pour de nombreux candidats à l’immigration.
(Carte : Stéphanie Bourgoing/RFI)

La Méditerranée est « de plus en plus une mer de cadavres », a déclaré le ministre de l'Intérieur italien, Giuliano Amato, tout en ajoutant que les gouvernements européens devront assumer la responsabilité de ce trafic criminel, s'ils ne sont pas capables de mettre en place des contrôles efficaces sur les côtes d'où partent les immigrants. Giuliano Amato réagissait à un nouveau drame de l'immigration clandestine : un immigrant clandestin, qui se dit Mauritanien, sauvé le 21 août par un bateau de pêche du port sicilien de Mazara del Vallo et transporté en état de choc jusqu'à l'île italienne de Lampedusa, serait le seul survivant d'un groupe de 46 personnes. Selon son récit, les 45 personnes disparues lors du naufrage du bateau qui les transportaient étaient de nationalités mauritanienne, marocaine, ghanéenne et nigériane. Ils se seraient embarqués au port libyen d'Al Zuwara, à l'ouest de la Libye.

Depuis l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam en 1999 qui a permis la libre circulation des personnes dans l'Union européenne, les Etats membres tentent de se doter d'une politique commune de l'immigration mais les politiques  nationales priment encore sur les politiques européennes.

Europol estime à  plus de 500 000 le nombre d'immigrés clandestins qui rejoignent  chaque année l'Union européenne C'est la politique du chacun pour soi. Les pays du nord de l'Europe sont souvent taxés d'indifférence par les pays du sud du continent qui font face à la pression migratoire la plus forte.

La suspension, au milieu de l'été, des patrouilles aériennes et maritimes de Frontex, l'agence européenne de lutte contre l'immigration, en Méditerranée pour des raisons essentiellement budgétaires, agace les Italiens qui voient affluer à nouveau des embarcations de plus en plus nombreuses sur leurs côtes.

Pressée de trouver des solutions, l'Italie a d'ailleurs signé des accords bilatéraux avec la  Libye, mais seule une vraie coopération européenne dans la lutte contre le travail clandestin ainsi qu’un vrai partenariat avec les pays d'origine et de transit des candidats à l'exil peuvent apporter une réponse durable au trafic d'êtres humains.