par RFI
Article publié le 24/08/2007 Dernière mise à jour le 24/08/2007 à 04:44 TU
Pour la justice française, le témoignage de Berte Seydou n’apporte pas d’élément nouveau à l’enquête en cours. Les deux juges en charge de l’affaire l'ont interrogé à plusieurs reprises et estiment son récit crédible, ce témoin a fourni de nombreux détails.
La nouveauté surtout, c’est que son récit a pour la première fois été rendu public hier, Berte Seydou a parlé à visage découvert.
Or son témoignage accuse nommément les autorités ivoiriennes d’être impliquées dans la disparition de Guy-André Kieffer: selon Berte Seydou, le journaliste aurait été détenu deux jours et deux nuits à la présidence avant d’être fusillé.
Le levier de pression sur le pouvoir ivoirien est donc enclenché.
Une source proche de l’enquête estime que le gouvernement de Laurent Gbagbo va devoir maintenant faire les preuves de son innocence.
Pour cela, les enquêteurs demandent à rencontrer au moins cinq suspects, des militaires ivoiriens qui jusqu’ici ne se sont jamais présentés aux rendez-vous fixés.
Le témoignage de Berte Seydou a permis de les identifier, il a surtout fourni la preuve que les suspects étaient toujours vivants et non liquidés, comme l’affirment certains.
Pour relancer l’enquête, la famille Kieffer compte sur le soutien de Nicolas Sarkozy : le président français a promis de l'aider hier.
Reste la principale difficulté de l’enquête, obtenir la preuve de l’assassinat ; mais à ce jour, personne n’a été en mesure de retrouver le corps de Guy-André Kieffer.
«
Ils sont allés le déposer à la présidence, puis l'ont recherché pour l’envoyer à la ferme, parce que c’était le lieu caché des exécutions… Les exécutions se passaient à ce niveau. Oulaï a donné le signal par un pistolet, et deux éléments ont mitraillé Guy-André Kieffer.
»«Le président Sarkozy nous a dit qu’il nous accompagnerait… Nous lui avons demandé… de faire un geste en direction de Laurent Gbagbo pour qu’il permette que les juges puissent entendre les personnes qu’ils n’ont pas réussi à entendre depuis trois ans… Le fait qu’il nous reçoive montre qu’il y a manifestement un changement. »
«Berte Seydou nous raconte beaucoup de choses, à mon avis d’ailleurs c’est plus qu‘un témoin. Ceci étant, quand les juges ont pu vérifier un certain nombre de ses propos, en particulier la fin n’est pas la bonne, on n’a pas retrouvé mon frère là où il disait… C’est une piste intéressante, mais qui n’est pas encore la vérité établie. »