Article publié le 27/08/2007 Dernière mise à jour le 27/08/2007 à 14:07 TU
Avec notre correspondant à Moscou, Jean-Frédéric Saumont
C'est la première avancée sérieuse depuis l'assassinat d'Anna Politkovskaïa, le 7 octobre dernier. Les autorités politiques et judiciaires russes faisaient régulièrement état de progrès, mais sans rien de concret. Cette fois, ce sont dix personnes qui ont été arrêtées.
L'information a fait la une des journaux télévisés, signe que le Kremlin entend bien que les meurtriers soient au plus vite traduits en justice, car l'assassinat d'Anna Politkovskaïa empoisonne les relations entre la Russie et les Occidentaux. Pas une visite officielle d'un chef d'Etat ou de gouvernement européen, sans que la question soit posée sur l'état de l'enquête.
Reste à savoir qui sont ces dix suspects, à quel milieu ils appartiennent. Leur identité n'a pas été révélée par le procureur général et on ignore surtout s'il s'agit des assassins ou des commanditaires. Or, la rédaction du bi-hebdomadaire, Novaïa Gazeta, auquel collaborait Anna Politkovskaïa, s'était inquiétée des retards de l'enquête, estimant qu'elle était freinée par des considérations politiques.
Novaïa Gazeta qui, depuis l'assassinat de sa collaboratrice, mène une enquête parallèle qui ramène vers la Tchétchénie. Selon le journal, les commanditaires seraient des dignitaires tchétchènes pro-russes, liés au clan de l'actuel président Ramzan Kadirov, intronisé par Vladimir Poutine.