Maroc
Mort de Driss Basri, symbole des années de plomb
par RFI
Article publié le 27/08/2007 Dernière mise à jour le 27/08/2007 à 15:29 TU
Driss Basri, ministre de l'Intérieur du roi Hassan II est mort à 69 ans d'un cancer à Paris.
(Photo : AFP)
Les proches de Driss Basri ont annoncé son décès ce lundi à Paris. A 69 ans, il a succombé à un cancer. Ce très proche d’Hassan II vivait en France depuis 8 ans, chassé de son pays et de son poste de secrétaire d’Etat à l’intérieur par le nouveau souverain marocain Mohammed VI. Son nom reste associé aux années de plomb, durant lesquelles enlèvements et tortures frappaient les opposants au régime. Près de 600 personnes seraient mortes à cette période.
Driss Basri a été pendant un quart de siècle l’homme fort de la deuxième moitié du régime d’Hassan II. Il était considéré comme l’organisateur des basses œuvres durant cette période des années de plomb, qui va de 1974– date à laquelle il est nommé secrétaire d’Etat à l’Intérieur – jusqu’à son limogeage en 1999.
Certains l’appelaient le « Grand Vizir », d’autres le « Vice-roi ». Lui-même se définissait comme « la femme de ménage du gouvernement ». En fait, il a été le véritable numéro 2 du régime, du début des années 80 jusqu’à la fin des années 90.
Il avait été écarté du pouvoir en novembre 1999, trois mois seulement après l’intronisation de Mohammed VI. Un geste qui avait été interprété à l’époque comme un signe fort de la volonté de changement de la part du nouveau roi.
Installé chez son fils à Paris depuis plus de trois ans pour soigner un cancer, il affirmait à qui voulait l’entendre avoir choisi un exil forcé, multipliant les déclarations dans les médias, fustigeant le proche entourage de Mohammed VI qu’il jugeait incompétent.
Le 22/05/2006, Driss Basri, invité de RFI, revenait sur la disparition de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka, sujet sur lequel il avait été entendu par un juge d'instruction français quelques heures auparavant :
Le 11/02/2005, sur l'antenne de RFI, Driss Basri évoquait les 25 ans passés comme secrétaire d'Etat à l'Intérieur dans son pays, puis son exil forcé.
Entretiens réalisés par Mouna El Banna.
