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Kazakhstan

Gisement de Kashagan : les travaux suspendus

Article publié le 27/08/2007 Dernière mise à jour le 27/08/2007 à 22:08 TU

Les autorités kazakhes ont suspendu pour au moins trois mois les travaux sur le gisement pétrolier offshore de Kachagan (ouest du pays), invoquant des infractions à la réglementation sur l’environnement. Le Kazakhstan met ainsi à exécution des menaces agitées une semaine plus tôt contre le groupe italien ENI, opérateur de ce champ pétrolier, souvent présenté comme la plus grande découverte pétrolière des trente dernières années. L'Etat kazakh reproche à ENI des retards dans la mise en exploitation de Kachagan, récemment reportée à la fin 2010. Il s'agit du deuxième report annoncé par le géant de l'énergie italien, qui aurait dû commencer l’exploitation dès 2005. D'autre part, le gouvernement Kazakh critique également la hausse vertigneuse des dépenses pour mettre en exploitation le gisement de Kashagan qui devraient atteindre 136 milliards de dollars au lieu de 57 milliards prévus au départ.

Avec notre correspondant à Almaty, Régis Genté

Le gisement pétrolier offshore de Kachagan, en mer Caspienne.(Carte: S Bourgoing/RFI)
Le gisement pétrolier offshore de Kachagan, en mer Caspienne.
(Carte: S Bourgoing/RFI)

Le Kazakhstan a décidé de frapper très fort en faisant arrêter les travaux sur le gisement de Kachagan. C'est le ministre de l'Environnement Nourlan Iskakov qui a annoncé la nouvelle que redoutaient d'apprendre les actionnaires du consortium dont Total, Shell ou Exxon Mobil.

Le permis d'exploitation du cinquième plus gros gisement du monde a été suspendu pour une période de trois mois au moins. « Nous avons contacté le ministère de l'Energie pour qu'il prenne des mesures en tant qu'institution autorisée pour ce faire, dans le cadre défini par le contrat », expliquait ce lundi matin M. Iskakov.

Cet arrêt des travaux tombe fort mal, alors que le gisement a déjà cinq années de retard pour son entrée en production. Ce n'est en effet que fin 2010, et non en 2005 comme initialement prévu, que Kachagan devrait livrer son or noir.

A terme, le gisement éléphant produira entre 1,2 et 1,5 millions barils de brut par jour. C'est énorme, quand on sait que le monde en produit quotidiennement 80, actuellement.

Dans les milieux pétroliers kazakhs, chacun sait que la vraie raison de la colère d'Astana n'a rien à voir avec l'environnement. Le Kazakhstan souhaite d'abord toucher au plus vite les dividendes de son gisement et si possible sans trop mettre la main au porte-monnaie.