Grèce

Incendies : un lourd bilan économique

Article publié le 28/08/2007 Dernière mise à jour le 28/08/2007 à 16:06 TU

Pour la cinquième journée consécutive, les feux de forêt ont ravagé mardi le Péloponnèse et l'île d'Eubée. Parallèlement, les critiques se sont intensifiées contre la gestion de la catastrophe par le gouvernement conservateur, à moins de trois semaines d'élections législatives. Les flammes ont tué 73 personnes et, sur le plan économique, les dégâts sont énormes.

Avec notre correspondante à Athènes, Corinne Vallois

La Grèce craint une migration intérieure, une totale désertification des régions agricoles sinistrées.
(Photo : Reuters)

Selon les premières estimations, le coût des cinq jours de feu est de 1,5 milliard d'euros de perte aussi bien du point de vue du capital écologique du pays que de la disparition du cheptel grec : des milliers d'animaux d’élevage ont été carbonisés.

Les infrastructures du pays ont été gravement touchées, les routes ont fondu sous la chaleur des flammes, les réseaux de distribution d'électricité, de téléphone, d'eau sont atteints.

Les prix des produits courants comme le vin, l'huile, les olives, les oranges, les citrons vont augmenter, et comme ces produits proviennent principalement du Péloponnèse et de l'île d'Eubée, ils devront, cet hiver, être importés.

250 000 ha déjà détruits

On craint aussi une migration intérieure, une totale désertification des régions agricoles sinistrées, en fait, pratiquement dans tout le pays.

Cent dix villages ont été rayés de la carte. Seront-ils reconstruits ?

Autre plaie ouverte, le tourisme. La Grèce et ses dix millions d'habitants accueillent chaque année des millions d'étrangers.

Deux Japonais sont arrivés hier pour voir Olympie, le chauffeur de taxi leur a dit que la région était en feu. Ils sont venus de l'autre bout du monde pour voir le mont Olympe, le mont sacré : ils sont actuellement sur place devant ce qu'il en reste.

Bien sûr, il y a tous les étés des feux en Grèce, mais cette année, ils sont trois fois plus nombreux. Six mille depuis le début de l'été, 250 000 ha déjà détruits, 73 personnes mortes, et l'été, en Grèce, n'est pas fini.