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France

Le pouvoir d’achat plombé par le logement

par Myriam Berber

Article publié le 28/08/2007 Dernière mise à jour le 28/08/2007 à 16:56 TU

Une étude réalisée par le mensuel de l’Institut national de la consommation évalue la hausse du pouvoir d'achat des ménages français à seulement 0,8% en un an. Selon cette étude, la hausse des prix de l’immobilier altère le pouvoir d’achat des Français. Ces chiffres contrastent avec les calculs de l’Institut national de la statistique et des études économiques. Plus optimiste, l’Insee table sur une progression de 3,2%.
Le pouvoir d'achat des Français n'a enregistré qu'une timide progression au cours de ces derniers mois.
© AFP
Le pouvoir d'achat des Français n'a enregistré qu'une timide progression au cours de ces derniers mois.
© AFP

24 euros de plus. C’est la progression du pouvoir d’achat des ménages français entre juin 2006 et juin 2007, soit une hausse de 0,8% sur 12 mois, contre 0,9% un an auparavant. Selon une étude de 60 millions de consommateurs, le mensuel de l’Institut national de la consommation (INC), un organisme public, un ménage disposant d’un revenu moyen de 3 093 euros brut par mois aura gagné 65 euros de plus qu’en juin 2006. Sur ces 65 euros, 41 sont absorbés par l’inflation, laissant 24 euros d’augmentation réelle mensuelle. Pour l’INC, c'est l’immobilier qui plombe le pouvoir d’achat : les hausses de loyer combinées aux augmentations des prix de l’immobilier à l’achat.

Ces chiffres contrastent avec les statistiques officielles de l’Insee qui prévoient pour cette année une progression de 3,2% du pouvoir d’achat, contre 2,4% en 2006. L’Institut explique ces prévisions par une amélioration des revenus salariaux, les baisses d’impôts, ainsi que de la baisse de l’inflation. Mais surtout, la différence tient en grande partie au mode de calcul. L’Insee ne prend en compte que de façon limitée le logement dans son calcul des dépenses de consommation. Pour l’Insee en effet, « l’acquisition d’un logement est considérée comme un investissement destiné à accroître son patrimoine, et non comme une consommation ».Une définition que conteste absolument un des auteurs de l'étude de l'INC : « l'achat d'un logement n'est pas un investissement mais bien un acte de consommation qui permet à un ménage de vivre », explique Lionel Maugain.

La voiture, les frais médicaux…

Les prix de l’immobilier, achat ou loyer, ne sont pas les seuls mis en cause. L’étude de l’INC pointe également la hausse des prix des produits alimentaires (6 euros par mois), et notamment des produits laitiers. Exemples : le beurre a ainsi enregistré au niveau mondial une hausse de 250% et la poudre de lait a grimpé de 85%. Autre produit en première ligne : la voiture qui grève le budget des ménages de 7 euros par mois en frais d’entretien et réparations. Ou encore le poste santé qui augmente de 2 euros du fait de l’augmentation des honoraires des médecins et des cotisations d’assurance ou encore les tarifs des cafés, hôtels et restaurants. Sur ce dernier point, le secrétaire général de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a invoqué ces hausses du logement et des produits alimentaires pour « réclamer une augmentation des fonctionnaires et du smic ».

Une mauvaise nouvelle pour le gouvernement de Nicolas Sarkozy qui a fait de la relance du pouvoir d’achat un de ses mots d’ordre de rentrée. Dimanche, le Premier ministre François Fillon a écarté tout dérapage de l’inflation. Le chef du gouvernement a promis « une amélioration de la concurrence pour empêcher un retour de l’inflation ». Sur ce dernier point, le président Nicolas Sarkozy devrait annoncer, jeudi, à l'université d'été du Medef des mesures axées sur le pouvoir d’achat, avant la conférence nationale sur les salaires et le pouvoir d’achat prévue le 25 octobre. Les réunions préparatoires, associant les syndicats et le patronat, doivent examiner à partir du 10 septembre « les liens entre emploi, coût global du travail et des rémunérations ».