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Mozambique

Criminalité en hausse à Maputo

par  RFI

Article publié le 31/08/2007 Dernière mise à jour le 31/08/2007 à 22:28 TU

Une vague de criminalité a atteint la capitale mozambicaine depuis environ deux ans.

Une vague de criminalité a atteint la capitale mozambicaine depuis environ deux ans.

Les autorités ont décidé de renforcer les effectifs de la police dans la capitale, Maputo, et dans plusieurs municipalités de la banlieue, à la suite d’une vague d’attaques contre des banques et des établissements commerciaux, ainsi que l’assassinat d’au moins cinq agents des forces de l’ordre, dont certains participaient à des missions en civil. Depuis un an, au moins vingt policiers, dont plusieurs éléments des forces d’élite, ont été abattus par des groupes de malfaiteurs fortement armés dans la zone de Maputo. Certains journaux mozambicains ont affirmé qu’il y aurait des liaisons entre des fonctionnaires de la police et des bandits.

Le président Armando Guebuza a déclaré récemment que la vague de crimes violents qui atteint son pays est liée aux « syndicats du crime » qui existent dans les pays membres de la SADC. Pour faire face à cette situation qui inquiète la population, les responsables de la police mozambicaine ont décidé de mobiliser tous leurs effectifs - des unités d’élite aux simples bureaucrates – pour renforcer les patrouilles et les opérations contre les bandes de malfaiteurs qui ont liquidé plusieurs agents et attaqué un grand nombre d’établissements commerciaux et des banques.

Il y a eu des attaques « sélectives » contre des policiers. Trois d’entre eux  ont été abattus, le 17 août dernier, près de l’aéroport de Maputo, alors qu’ils participaient, en tant qu’agents des services de recherche criminelle, à une opération « secrète » à bord d’une voiture banalisée. La presse a évoqué l’hypothèse de cas de corruption, avec des liaisons étroites entre certains policiers et des bandes de criminels. Des policiers ont également été soupçonnés de pratiquer des exécutions sommaires. Les responsables de la police ne confirment pas ces rumeurs et refusent l’idée de « trahisons » au sein de leur corporation, tout en soulignant que des ex-agents associés à des criminels ont été jugés et incarcérés à la prison de sécurité maximale.

Ces incidents ont provoqué l’inquiétude d’une partie de la population de la capitale mozambicaine qui ne se sent pas en sécurité. Face à la vague de crimes, des cas de lynchages ont été rapporté dans le passé, dans certains quartiers de Maputo et de sa banlieue. Selon Carlos Serra, chercheur au Centre d’études africaines de l’Université Eduardo Mondlane, à Maputo, il y a une « nouvelle ère criminelle », car selon lui « les bandits agissent avec plus d’intensité, d’efficacité et de modernité ».

Carlos Serra, sociologue

au micro de Stanislas Ndayishimiye

«Ici, à Maputo, il y a une criminalité très bien organisée, des gangs modernes opérant rapidement…»

Le président Armando Guebuza a limogé mercredi dernier le procureur général de la République, Joaquim Madeira, qui a été remplacé par un magistrat plus populaire, Augusto Paulino. Ce dernier a présidé la Cour judiciaire de Maputo où il avait dirigé le procès des six hommes accusés d’avoir assassiné le célèbre journaliste Carlos Cardoso qui enquêtait sur des cas de corruption à haut niveau.