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Etats-Unis / Irak

Tuerie d’Haditha : un Marine témoigne

par  RFI

Article publié le 01/09/2007 Dernière mise à jour le 01/09/2007 à 18:36 TU

Les auditions des Marines impliqués dans le massacre d'Haditha en Irak se poursuivent devant le tribunal militaire de Camp Pendleton (Californie). 24 civils irakiens avaient été tués en novembre 2005 : il s'agit du crime de guerre le plus grave reproché aux forces armées américaines en Irak. Le tribunal examine le cas du sergent Franck Wuterich, accusé d'avoir tué 17 civils à Haditha, l'un des Marines présent sur place au moment des faits a livré ce vendredi son témoignage.

Le tribunal militaire de Camp Pendleton examine le cas du sergent Frank Wuterich (sur la photo) accusé d'avoir tué 17 civils irakiens en novembre 2005.(Photo : Reuters)
Le tribunal militaire de Camp Pendleton examine le cas du sergent Frank Wuterich (sur la photo) accusé d'avoir tué 17 civils irakiens en novembre 2005.
(Photo : Reuters)

Le récit du caporal De La Cruz, qui a négocié son immunité en échange de son témoignage accable son supérieur hiérarchique. « Les Irakiens se tenaient là, debout, certains avec les mains en l'air. J'ai entendu des tirs, j'en ai vu un s'écrouler. Puis un autre. Je me suis retourné et j'ai vu le sergent  Wuterich agenouillé en train de tirer dans leur direction », a t il raconté devant la Cour avant d'ajouter : « Le sergent s'est ensuite approché des corps et tiré une balle dans la tête de chaque Irakien qui était à terre ».

Selon le Marine, cinq hommes ont ainsi été exécutés immédiatement après qu'un engin explosif ait tué l'un des Marines qui circulait à bord du convoi de l’armée américaine. Le caporal De La Cruz a également expliqué pourquoi il n'avait pas immédiatement dénoncé ce crime de guerre : « Je ne voulais pas causer d'ennuis à ma compagnie. Le sergent m'avait demandé de mentir et d'expliquer qu'il avait tiré sur des hommes armés qui prenaient la fuite après avoir attaqué notre convoi ».

Au cours de sa déposition, le caporal a par ailleurs rappelé le contexte dans lequel ce massacre s'était produit : « Une semaine avant la tuerie, un de nos camarades avait été blessé par un engin explosif. Nous étions tous tendus. Le sergent Wuterich nous avait alors déclaré "si nous sommes à nouveau touchés, nous tirerons et tuerons tout le monde à proximité  pour leur donner une leçon" ».