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Liban

Satisfaction après la chute de Nahr al-Bared

Article publié le 03/09/2007 Dernière mise à jour le 03/09/2007 à 03:06 TU

Chaker al-Absi (droite), leader du Fatah al-Islam, lors d'une conférence de presse dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, au Liban, le 13 mars 2007.(Photo : AFP)

Chaker al-Absi (droite), leader du Fatah al-Islam, lors d'une conférence de presse dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, au Liban, le 13 mars 2007.
(Photo : AFP)

Après trois mois de violents combats, qui auront fait 220 morts dont 158 soldats, l'armée libanaise a pris, dimanche, le contrôle du camp où étaient encore retranchés quelques dizaines d'activistes du Fatah al-Islam. Dans un discours à la télévision, le Premier ministre Fouad Siniora a salué la "plus grande victoire" du Liban contre le terrorisme. La fin des combats a été accueillie par des scènes de liesse autour du camp de réfugiés où ont afflué des milliers d'habitants des alentours, certains brandissant le drapeau libanais. Une quinzaine d’activistes ont été capturés lors de leur tentative de sortie désepérée, dans la nuit de samedi. Parmi les corps, les autorités ont retrouvé celui du chef du Fatah al-Islam, le Palestinien Chaker al Abssi, identifié par son épouse ce matin.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Le corps de Chaker al-Abssi a été identifié par des oulémas palestiniens qui l'ont rencontré à plusieurs reprises dans le cadre de médiations entreprises au début de la crise de Nahr al- Bared, il y a trois mois. Les oulémas ont reconnu un Chaker al- Abssi sans barbe, et amaigri.

Ce Palestinien, cinquantenaire, ancien pilote de chasse, issu du Fatah de Yasser Arafat, avant de s'islamiser au début des années 90, a finalement accompagné dans la mort la plupart de ses hommes, recrutés au Liban et dans les pays arabes.

Leur projet d'Emirat islamique au Nord Liban s'est terminé par la disparition de leur groupe et par un désastre pour les 35 000 habitants du camp de Nahr al-Bared, désormais en ruines.

L'adjoint de Chaker al-Abssi, le Saoudien Abou Salim Taha aurait  également trouvé la mort, lors de la tentative de sortie suicidaire. Le numéro 2 du groupe, le Libanais Abou Horeïra, avait été tué début août, à un barrage des forces de sécurité dans la ville sunnite voisine de Tripoli. Un autre haut responsable du Fatah al-Islam, Chahine Chahine a aussi été tué dans les combats contre l'armée libanaise.

Tous les principaux chefs du groupe semblent avoir disparu. Ils emportent avec eux leurs secrets, laissant sans réponse une foule d'interrogations sur leurs sources de financement, l'origine de leur armement et la réalité de leurs liens avec Al-Qaïda.

Le camp de Nahr al-Bared vu de l'intérieur

Par Toufik Benaïchouche

«Yasser Arafat y a trouvé refuge dans les années quatre-vingts.»

Portrait de Chaker Al Abssi

Par Anne Corpet

«Elève très brillant, il entame des études de médecine mais y renonce rapidement pour se consacrer à la cause palestinienne. Il entre au Fatah qui l'envoie en Libye où il devient pilote de guerre.»

Hasni Abidi

Directeur du centre d'Etudes et de Recherches sur le Moyen-Orient et la Méditérranée à Genève

«L'armée libanaise est la seule institution qui fonctionne, la seule institution qui donne ce semblant d'unité, avec des militaires venant de toutes les communautés libanaises.»