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Liban

Nahr al-Bared : l'Etat libanais reprend la main

par  RFI

Article publié le 03/09/2007 Dernière mise à jour le 03/09/2007 à 12:22 TU

Le Premier ministre Fouad Siniora a annoncé que l'Etat libanais contrôlerait désormais le camp de Nahr al-Bared.(Photo : AFP)

Le Premier ministre Fouad Siniora a annoncé que l'Etat libanais contrôlerait désormais le camp de Nahr al-Bared.
(Photo : AFP)

L'armée libanaise ratisse le camp de Nahr al-Bared après l'assaut victorieux de dimanche, à la recherche d'éventuels islamistes rescapés des combats. Le porte-parole du Fatah al-Islam a ainsi été débusqué ce matin et abattu. Le corps de Chaker al-Absi, le chef du Fatah al-Islam, a été, lui, identifié ce matin par sa femme. Fouad Siniora, le Premier ministre libanais a annoncé que le camp de Nahr al-Bared dépendrait désormais de l'Etat libanais.

C'est une courte déclaration qui pourrait mettre fin à une situation vieille de plus de trente ans. En indiquant que le camp de Nahr al-Bared passait désormais sous le contrôle exclusif de l'Etat libanais, le Premier ministre Fouad Siniora entame ainsi le statut d'extraterritorialité dont bénéficie les camps de réfugiés palestiniens disséminés dans le pays.

Ce statut est le résultat d'un accord signé au Caire en novembre 1969 entre l'OLP de Yasser Arafat et le gouvernement libanais. Il légalisait la présence des combattants palestiniens au Liban et offrait surtout le contrôle des camps de réfugiés à l'organisation dirigée par Yasser Arafat.

Nadim Shehadi, à l'institut britannique Chatham House

Par Franck Weil-Rabaud

«Il n'y a pas de désaccord entre l'OLPet le gouvernement libanais sur le dossier du camp de Nahr Al-Bared.»

Durant les quinze ans de guerre civile, ces camps furent le bastion des nationalistes palestiniens. Affaibli par les divergences confessionnelles, l'Etat libanais n'était pas en mesure d'imposer son autorité. Fouad Siniora semble donc indiquer que cette période est désormais révolue.

Reste à voir si l'armée libanaise est en mesure d'imposer sa présence dans l'ensemble des douze camps que compte le pays. Les trois mois nécessaires à la prise de Nahr al-Bared augurent de la difficulté de la tâche.

Sans compter le sort des quelque 225 réfugiés palestiniens qui vivent dans ces camps et dont le gouvernement libanais s'est bien peu préoccupé ces dernières décennies.