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Algérie

Nouvel attentat sanglant

par  RFI

Article publié le 08/09/2007 Dernière mise à jour le 08/09/2007 à 15:35 TU

Deux jours après l’attaque visant le cortège du président Abdelaziz Bouteflika à Batna (22 morts), un attentat suicide a fait samedi 30 morts, pour la plupart des garde-côtes de la marine de guerre algérienne, et une soixantaine de blessés à Dellys, petit port de Kabylie, selon un bilan provisoire de sources hospitalières. L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a appelé à manifester dimanche pour dénoncer la violence terroriste.

Cet attentat à la voiture piégée a fait des victimes militaires et civiles. Parmi les civils, il y aurait notamment des dockers de ce petit port de Dellys, à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger.

La déflagration a détruit ou endommagé plusieurs maisons en préfabriqué dans lesquelles sont installés certains locaux des gardes-côtes. Ce sont eux, en effet, qui ont été ciblés.

C'est la première fois qu'un attentat de cette envergure vise ce corps de l'armée algérienne.

Un des fiefs de l'ex-GSPC

Il faut dire que la commune côtière de Dellys est entourée des montagnes de Boumerdes, refuge de groupuscules du GSPC, rebaptisé al-Qaïda au Maghreb islamique, et cette nouvelle explosion criminelle porte la griffe de cette organisation terroriste.

Elle survient moins de 48 heures après l'attentat meurtrier de Batna à l'issue duquel les autorités ont renouvelé leur détermination à éradiquer ce fléau. 

La région de Dellys et ses maquis, aux portes de la Kabylie, demeure un des fiefs de l'ex-GSPC.

Episodiquement, cette région est le théâtre d'actes terroristes et d'opérations anti-terroristes, et ce nouvel attentat montre manifestement que l’ex-GSPC dispose encore de capacité de nuisance.

Le terroriste de Batna a été identifié

Cet islamiste était originaire de l'ouest du pays. Selon le ministre algérien de l'Intérieur, il faisait partie d'un groupe qui depuis 3 ans se déplace vers l'est de l'Algérie, sous la pression des forces de sécurité.

Son nom de guerre est Abou Mokdad. Il n'était pas un novice malgré son jeune âge, 28 ans. Son identité précise doit être déterminée après les analyses ADN, indique-t-on officiellement.

Il sévissait il y a 3 ans dans l'ouest algérien et s'est déplacé complètement à l'est pour éviter d'être capturé. La mobilité des groupes armés est l'une de leurs caractéristiques : ils donnent ainsi l'impression qu'ils sont nombreux et partout. Les spécialistes de la lutte anti-terroriste le savent et s'y adaptent.

Par contre, les attentats-suicides sont quasiment imparables. A Batna, le terroriste a raté sa cible potentielle, à savoir le cortège présidentiel, mais il n'a pas épargné la foule.

Imitant ce qui se passe en Irak, al-Qaïda au Maghreb islamique, l'ex-GSPC, se sert de plus en plus des explosifs, que ce soit contre des convois militaires, des édifices étatiques ou des lieux publics. L'attentat de Batna en est une nouvelle illustration.

Les composants de l'engin piégé étaient disponibles sur le marché, dont les engrais chimiques. En fait, l'engrais chimique est très réglementé mais les terroristes se le procurent au marché noir.

En revanche, les composants du détonateur comme l'acétone sont librement commercialisés.