Article publié le 14/09/2007 Dernière mise à jour le 14/09/2007 à 04:49 TU
George Bush dans son bureau ovale de la Maison Blanche, juste après son allocution télévisée. C'était la 8e fois que le président américain intervenait sur l'Irak.
( Photo : AFP )
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
C'est un discours sans grande surprise qu'a délivré George Bush, d'autant que la Maison Blanche avait distillé plusieurs heures auparavant ses principaux points.
Le président a donc annoncé un retrait limité d'Irak : un peu moins de 6 000 soldats vont rentrer avant Noël, et d'ici le mois de juillet, cinq brigades de combats seront aussi rapatriées.
L'été prochain, il devrait donc rester en Irak 130 000 hommes, c'est-à-dire que l'on redescendra au niveau du mois de janvier dernier, avant l'envoi de renforts.
Et on n'attend pas d'autre décision avant mars concernant d'autres retraits.
Ce retrait limité s'accompagne d'un avertissement : George Bush a prévenu que la guerre ne serait pas terminée quand il quittera la Maison Blanche, et que ce serait donc à son successeur de la terminer.
Même s'il se félicite des succès remportés qui, selon lui, permettent de faire rentrer des soldats à la maison, George Bush projette une présence à long terme des Américains en Irak.
Dans le même temps, il a clairement dit que le gouvernement irakien n'avait pas fait assez d'efforts, en terme de réconciliation nationale.
Il a aussi mis en garde l'Iran et la Syrie, avertissant que ces deux pays devaient arrêter d'essayer de saper le travail du gouvernement irakien.
Le discours était donc très ferme, sur un ton très grave. C'était la huitième fois que George Bush s'adressait à la nation depuis le début de la guerre en Irak.
«Désormais, grâce aux succès que nous enregistrons en Irak, nous pouvons commencer à faire rentrer des troupes... Cette vision d'une présence américaine réduite a aussi le soutien des leaders irakiens de toutes les communautés... Ils savent que leur succès à eux va nécessiter un engagement américain politique, économique et sécuritaire, un engagement qui ira au delà de ma présidence.»
«Si nous devions être chassés d'Irak, les extrémistes de toute sorte seraient encouragés. Al Qaida pourrait recruter de nouvelles forces et créer de nouveaux sanctuaires. L'Iran tirerait profit du chaos et serait encouragé... Nous laisserions à nos enfants un monde beaucoup plus dangereux...»
Les démocrates ont tout de suite réagi, et de façon très virulente. Le sénateur Jack Reed, qui est un ancien officier de l'armée américaine, a accusé le président de tenter de gagner du temps. « Il ne nous présente pas de projet pour mettre fin à cette guerre, dit il, mais il ne nous donne pas non plus de raison de la continuer »..
Il fautr rappeler que les démocrates sont majoritaires au Congrès, mais ils ne disposent pas d'une majorité assez large pour s'opposer à la volonté de la Maison Blanche, qui va demander dans les prochains jours au Sénat de voter une rallonge budgétaire pour financer l'effort de guerre.
Les démocrates en appellent donc à un sursaut historique, en demandant à toutes les bonnes volontés d'essayer de faire changer la politique américaine en Irak.
Après ce discours à la nation du président américain, les positions sont plus crispées que jamais.