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ONU

Triomphe symbolique pour les autochtones

par  RFI

Article publié le 14/09/2007 Dernière mise à jour le 14/09/2007 à 15:01 TU

La communauté aborigène d'Australie devra encore se battre pour que son droit à l'autodétermination soit reconnu.(Photo : AFP)

La communauté aborigène d'Australie devra encore se battre pour que son droit à l'autodétermination soit reconnu.
(Photo : AFP)

L'Assemblée générale des Nations unies a adopté vendredi une déclaration sur les droits des peuples autochtones après vingt-deux ans de débat. Ce texte, qui n'a pas de valeur contraignante, concerne la protection des personnes, des terres et des ressources. Il a été adopté par 143 pays. Quatre s'y sont opposés : le Canada, l'Australie, les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande. Ces pays comptent une importante population autochtone ; ils critiquent la mention du droit à l'autodétermination et la possibilité, pour les autochtones, d'avoir un droit de veto sur les lois nationales.

Pour les défenseurs des peuples autochtones, le vote de cette nuit est une grande victoire. Le porte-parole des Ogiek du Kenya estime que désormais « la vie des peuples indigènes a autant de valeur que celle des autres citoyens du monde ».

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, affirme que c'est un triomphe et un tournant historique. La déclaration des Nations unies affirme en particulier que « les peuples autochtones ont droit à l'autodétermination et qu'en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et recherchent librement leur développement économique, social et culturel ».

Pris au pied de la lettre, ce texte octroie de très larges pouvoirs aux populations indigènes. Elle leur donne un droit de veto, par exemple, sur l'exploitation des ressources minières ou pétrolières situées sur leur territoire. C'est bien sûr la raison pour laquelle le Canada, l'Australie, les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande ont voté contre ce texte.

Les Australiens ont par exemple justifié leur position en expliquant que la déclaration, si on l'appliquait, était susceptible de créer des conflits autour de la propriété des terres et que par ailleurs, il était impossible d'accorder plus de valeur aux coutumes des aborigènes qu'aux lois votées par le Parlement australien.

Magali Rubino

Tout comme la Déclaration universelle des droits de l’homme, cette déclaration n’est pas contraignante, mais elle pose un standard et une norme universelle, une reconnaissance officielle des droits des peuples indigènes.

Jean-Pierre Boris interroge Magali Rubino, la porte-parole de la section française de l'association Survival International.

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14/09/2007 par Jean-Pierre Boris