par RFI
Article publié le 17/09/2007 Dernière mise à jour le 17/09/2007 à 22:37 TU
« Bernard Kouchner contredit la ligne de conduite des 27 : à savoir le dialogue accompagné de sanctions économiques, mais progressives ! »
(Photo : AFP)
S'il fallait une preuve supplémentaire du rapprochement français avec la diplomatie américaine, et bien voilà chose faite. Ce sont en gros les premiers commentaires de la presse britannique, au lendemain des déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Londres n'a jamais parlé de guerre contre l'Iran, mais appartient au camp du durcissement. Alors pourquoi le reste des pays membres, excepté les Pays-Bas, se sentent- ils floués par les déclarations françaises ? Parce que, comme n'ont pas tardé à le dire les Allemands et les Autrichiens, le mot « guerre » est vraiment déplacé.
« Non, il n'existe pas de menaces de conflit », expliquait-on ce matin à Berlin ! Paris, en jouant cavalier seul, a coupé l'herbe sous le pied des ses voisins. Bernard Kouchner contredit la ligne de conduite des 27 : à savoir le dialogue accompagné de sanctions économiques, mais progressives ! Et, c'est toute la nuance !
Ainsi, en évoquant la possibilité de punir l'Iran en dehors du Conseil de sécurité, donc de l'ONU, le ministre n'a fait que réitérer les vœux de son président. Le mois dernier, Nicolas Sarkozy évoquait déjà la possibilité d'actions indépendantes.
L'Allemagne et les Pays-Bas pencheraient aussi pour cette solution, contrairement à l'Italie et à l'Espagne. Finalement, peut-on voir chez les Français la réaction à une frustration générale en Europe, face à l'attitude des Russes ? Il y a quelques semaines, Moscou s'arrangeait directement avec le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), pour discuter avec Téhéran.
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Les autorités iranniennes réagissent aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner qui n'exclut donc pas « le pire » si Téhéran ne change pas sa politique de programme nucléaire. Toutefois, les Iraniens pensent que la France n'exprime pas sa vraie pensée et ne fait que s'aligner sur le ligne dure des Etats-Unis.
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Eveiller la conscience internationale. C'est, si l'on en croit une source diplomatique française, l'objectif que s'était fixé Bernard Kouchner. Comme le précise un diplomate, « toutes les options ne sont pas sur la table mais tous les risques y sont ». |