par RFI
Article publié le 19/09/2007 Dernière mise à jour le 19/09/2007 à 20:30 TU
Cet attentat intervient à six jours de la séance du Parlement, convoquée pour le 25 septembre, par le président de la chambre Nabih Berri, pour élire le successeur du président prosyrien Emile Lahoud, dont le mandat expire le 24 novembre.
La disparition d'Antoine Ghanem porte le nombre de députés de la majorité à 68 sur 127 sièges. Mais elle compromet surtout l'éventualité d'un accord entre majorité et opposition sur un candidat consensuel à la magistrature suprême.
Aussitôt après l'attentat, les condamnations ont commencé à tomber. Jean Maurice Ripert, ambassadeur de France à l'ONU et actuel président du Conseil de sécurité, y voit « une nouvelle tentative de déstabiliser le Liban en cette période très cruciale ».
Pour sa part, Nicolas Sarkozy a dénoncé « un nouvel attentat ciblé » contre un membre de la majorité. Enfin, la Maison Blanche a condamné vigoureusement l'attentat, et affirmé « être aux côtés des Libanais qui luttent pour un pays libre et démocratique ».
«Nous sommes victimes du terrorisme syrien... Tout ceci pour réduire la majorité parlementaire et imposer un président qui soit de nouveau, comme l’est encore Emile Lahoud, un suppot du régime syrien... Mais ceci ne nous intimidera pas. »
Depuis plusieurs semaines, l'opposition et la majorité essayent de s'entendre sur le nom d'un futur président. C'est le président du Parlement Nabih Berri, proche de l'opposition pro-syrienne, qui a essayé de nouer un dialogue entre les deux blocs qui s'opposent.
Pour Salim Sayegh, conseiller d'Amine Gemayel, le président des Kataeb (auxquels appartenait le député assassiné), c'est cette initiative de dialogue qui est visée par l'attentat.
«Ce nouveau martyre ne fait qu’agrandir la foi dans la nécessité de continuer les discussions avec l’opposition… Il faut venir au Parlement, assurer le quorum et élire un président. Il y a une interpellation directe de chaque député... »
La Syrie de son côté a nié toute implication dans l'attentat, dénonçant même « un crime qui vise à entraver les efforts déployés entre autres par la Syrie en vue de parvenir à l'entente nationale au Liban ».
«Cet assassinat d'Antoine Ghanem fragilise la position de la Syrie, accusée d'être derrière ce crime, et par conséquent cela risque d'affaiblir l'opposition libanaise pro-syrienne, qui jusque là semblait tenir face bloc anti-syrien. La question qui se pose une fois de plus est de savoir à qui profite le crime à long terme...»