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Turquie

Les laïcs ne veulent pas laisser faire

Article publié le 19/09/2007 Dernière mise à jour le 19/09/2007 à 23:12 TU

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan (g) et le président de la République Abdullah Gül (d) préparent un projet de réforme de la Constitution qui inclurait l'abolition de l'interdiction du port du voile islamique à l'université.(Photo : AFP)

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan (g) et le président de la République Abdullah Gül (d) préparent un projet de réforme de la Constitution qui inclurait l'abolition de l'interdiction du port du voile islamique à l'université.
(Photo : AFP)

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül, tous deux issus de l'AKP, le parti de la mouvance islamiste, ont proposé de changer la Constitution. Ils veulent donner « plus de liberté et notamment abolir l'interdiction du port du voile à l'université ». Une question très sensible en Turquie où le voile est perçu comme une atteinte aux principes de laïcité. Le comité des recteurs y est farouchement opposé.

Avec notre correspondant à Istanboul, Jerôme Bastion

On se doutait bien que le foulard islamique n'allait pas tarder à revenir sur le devant de la scène politique turque, à la faveur des victoires électorales du parti au pouvoir, certes, mais aussi après l'accession de Abdullah Gül à la présidence, avec sa femme voilée.

Tout un symbole ! Et surtout avec les réformes constitutionnelles, annonçant plus de démocratie, pour le pays.

Le projet de constitution en cours de rédaction, comprendra bien une levée de l'interdiction du port du voile islamique, indiquait mercredi matin, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, essentiellement pour les étudiantes à l'université et au nom du droit de chacun, à accéder à l'enseignement supérieur.

Les recteurs inquiets

Cette annonce a suffi à convoquer une réunion d'urgence des recteurs d'universités, farouches défenseurs de la laïcité et opposants non moins déclarés, au Parti de la justice et du développement au pouvoir.

Ils ont demandé l'arrêt immédiat du travail d'amendement constitutionnel et rappelé qu'un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme avait débouté les postulantes voilées à l'entrée à l'université, contraignant la Turquie.

« Occupez-vous de vos affaires », a répondu en substance, le Premier ministre, rappelant que ni les consultations de la société civile, ni, encore moins, le débat politique n'avait commencé sur le sujet.