par RFI
Article publié le 22/09/2007 Dernière mise à jour le 22/09/2007 à 12:29 TU
Arrété il y a une dizaine de jours, Chamil Bouraev est aujourd'hui inculpé, accusé de complicité dans le meurtre de la journaliste, notamment pour avoir donné son adresse aux assassins. Ce n'est pas n'importe qui : ancien candidat à la présidence de la Tchétchénie, qui a dirigé la region d'Atchkoï Martan jusqu'à son limogeage par le président de l'époque, Kadyrov. Lui-même nie toute implication dans ce crime qui ne connaît que confusions et rebondissements.
Fin août, le procureur annonce avoir sérieusement avancé dans l'enquête avec l'arrestation de onze suspects non identifiés parmi lesquels des membres du ministère de l'Intérieur et des services de sécurité. Certains sont ensuite relâchés, sans explication. Quelques jours plus tard, les enquêteurs sont eux-mêmes déchargés du dossier.
Pour le rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, où travaillait Anna Politkosvskaïa, il est clair que ce sont les services secrets qui ont coordonné le meurtre et qu'ils veulent faire échouer l'enquête. Il n'est pas le seul à penser cela : la famille, les défenseurs des droits de l'homme ou encore, l'opposition sont bien conscients que le pouvoir, en plus à deux mois des élections, n'a aucun intérêt à ce que la vérité éclate sur le meurtre de celle qui dénoncait les horreurs en Tchétchénie.