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France

« La faillite » décrite par François Fillon crée le trouble

par Patrice Biancone

Article publié le 24/09/2007 Dernière mise à jour le 24/09/2007 à 08:13 TU

François Fillon. ( Photo : AFP )

François Fillon.
( Photo : AFP )

C'est une vraie polémique que le Premier ministre a lancée en parlant de France en faillite, vendredi. Alors que la Banque centrale européenne confirme que la situation financière de la France est très mauvaise, les propos de François Fillon pourraient préparer le terrain à un plan de rigueur économique. Ce lundi matin, François Fillon a une nouvelle fois déclaré que « la situation n'était plus supportable », et que les Français devaient « changer d'état d'esprit », sur la station RTL.

C'est le genre de chose qu'un Premier ministre n'aime guère confesser, sauf si cela sert la politique qu'il entend mener.

Dire en effet que l'Etat français est en situation de faillite, comme François Fillon l'a fait, c'est reconnaître que les difficultés sont devant nous, et que les efforts à fournir pour rétablir la situation seront très douloureux pour les Français.

Cette déclaration, que certains assimilent à un nouveau couac, et d'autres à une préparation psychologique, intervient en effet alors que le gouvernement présente ce lundi le projet de financement de la Sécurité Sociale, et mercredi le projet de loi de finances pour 2008 : or ces deux textes vont provoquer des débats qui risquent d'être enflammés.

Le cri d'urgence du chef du gouvernement prend place dans ce contexte, et après l'évocation d'un plan de « rigueur » par la ministre de l'Economie et des Finances Christine Lagarde, qui s'était fait taper sur les doigts pour avoir parlé trop vite : c'est pourtant elle, Christine Lagarde, qui a pris la parole pour dire que le Premier ministre, avait eu le mérite de frapper les esprits avec sa déclaration...

Curieux retournement de situation, Dominique de Villepin est aussi intervenu ce week-end pour dire qu'il avait laissé des comptes en ordre, et Jean Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, mis en cause par Nicolas Sarkozy pour sa politique monétaire, pour confirmer que la France est la plus dépensière d'Europe:

Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, interrogé sur la station Europe 1

«Les finances publiques françaises sont en très grande difficulté... En dépenses publiques, la France va dépenser 53,2% de son produit intérieur brut en 2007... C'est le dépensier numéro un en Europe.»

Jean-Claude Trichet a aussi  rappelé que, contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy, ce n'est pas d'un coup de baguette magique que l'on règle ces problèmes...

L'opposition exploite également les propos de François Fillon, en dénonçant le cadeaux fiscal de 15 milliards d'euros qui a été accordé aux plus riches, selon ses mots. La gauche parle de faillite de la droite plus que de faillite de la France, et se demande si le Premier ministre, qui était membre des précédents gouvernement, n'y serait pas pour quelque chose.

François Bayrou, lui a parlé d'aveu estomacant et révélateur.

N'oublions pas qu'il y a deux sens au mot faillite. Le premier est un sens financier, et le second un sens plus large, qui désigne l'échec d'un système.