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Liberia / Sierra Leone

Les députés libériens refusent le gel des avoirs de Taylor

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 24/09/2007 Dernière mise à jour le 24/09/2007 à 19:22 TU

L'ancien président libérien Charles Taylor à La Haye, lors de sa première audition en juillet 2006 devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.(Photo : AFP)

L'ancien président libérien Charles Taylor à La Haye, lors de sa première audition en juillet 2006 devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
(Photo : AFP)

La Chambre des représentants de Monrovia a rejeté vendredi dernier un projet de loi qui devait autoriser le gel des avoirs de l’ancien président Charles Taylor. Le texte, examiné en session plénière vendredi dernier, est jugé non conforme à la Constitution du pays. Mais certains députés libériens ont accusé la présidente Sirleaf de vouloir « faire plaisir » aux Nations unies, en voulant geler les biens de l’ancien chef de l’Etat et de plusieurs de ses proches. Ils sont accusés par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, pour avoir soutenu les rebelles sierra-léonais, eux aussi coupables de graves violences contre les civils de leur pays.

« Nous avons estimé que ce serait une mauvaise loi », a déclaré Isaac Reed, porte-parole du Parlement libérien, soulignant que si cette loi avait été votée, elle aurait violé plusieurs articles de la Constitution du pays. Si le texte avait été adopté le 21 septembre dernier, la loi aurait été applicable à Taylor et à plusieurs membres de sa famille, ainsi qu’à plusieurs anciens responsables de son régime.

L’ancien président libérien, qui a été au pouvoir de 1997 à 2003, est en attente de jugement à la Haye pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Son procès doit reprendre le 7 janvier 2008 mais il plaidé non coupable. Charles Taylor, 59 ans, est inculpé pour avoir soutenu les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), qui ont martyrisé les civils durant la terrible guerre civile en Sierra Leone, qui a fait près de 200 000 morts et des milliers de mutilés, entre 1991 et 2001. Taylor aurait reçu des diamants en échange du soutien aux rebelles du pays voisin.

Le procès de l'ex-président libérien a débuté le 4 juin 2007 devant une chambre du Tribunal spécial pour le Sierra Leone (TSSL), délocalisée de Freetown à La Haye, à la Cour pénale internationale (CPI), à la demande des autorités du Liberia, craignant pour la stabilité de la région. Il est ainsi le premier ancien chef d'Etat africain jugé pour crimes contre l'humanité par une juridiction internationale.

Des observateurs à Monrovia pensent que la décision de l’Assemblée nationale de ne pas geler les biens de Taylor suggère qu’il dispose toujours d’une certaine influence auprès des milieux politiques libériens.

Gel des avoirs de Taylor : rejet du projet de loi

par Zoum Dosso, correspondant de RFI à Monrovia

«Cette décision des élus du peuple est une indication que Charles Taylor n'a pas encore totalement perdu la cote.»