par RFI
Article publié le 25/09/2007 Dernière mise à jour le 25/09/2007 à 05:31 TU
Le ralliement au régime qu'il est en train de négocier oblige à prendre avec prudence ses affirmations. Mais le colonel Habib Dinguess, qui a fait partie des instances de l'UFDD est bien l’un de ceux qui ont vu la rébellion de l'Est fonctionner de l'intérieur. Et il décrit sa déception sur l'évolution d'un mouvement qui dit-il, a été noyauté par les anciens du régime Habré. Comme Guihini Koreï, ancien directeur de la DDS, la police politique.
« L’UFDD s’est transformée en une société privée pour les anciens du régime habriste, explique le colonel Dinguess. Guihini Koreï, il est vraiment important dans ce mouvement. Il est chargé de la sécurité de l’UFDD. La plupart des jeunes Goranes qui traversent la frontière, ils passent par Guihini Koreï. »
Le colonel Dinguess dénonce également une dérive tribale du mouvement : « Nouri a écarté toutes les autres ethnies. C’est les Anakaza qui prennent. Ils sont là, et tous les postes c’est eux qui les occupent ».
Habib Dinguess affirme avoir visité en mai dernier un camp d'entraînement à Khartoum où les Soudanais initiaient de nouvelles recrues au maniement de l'armement lourd, et y avoir vu en très grande partie de jeunes Goranes. Il dit également que l'accès au matériel est lié à l'origine des combattants. Le colonel Dinguess affirme enfin que le Soudan continue de manière discrète à soutenir les rebelles, moins par la fourniture d'équipement que par des enveloppes en argent liquide.
Du côté de l’UFDD, on dénonce un montage qualifié de « grossier et honteux ». « Tous ceux qui s’opposent au régime de Déby sont dénoncés comme liés à Habré, aux Goranes, aux Anakazas, indique un responsable du mouvement, alors qu’en notre sein il y a des anciens de toutes les rébellions du Tchad ». « Nous nous battons pour un vrai changement dans le pays », dit ce cadre.
L’UFDD affirme par ailleurs qu’elle savait qu’Habib Dinguess fournissait du renseignement au régime tchadien, et que c’est pour cette raison qu’elle lui a demandé de rentrer à N’Djamena.