Article publié le 27/09/2007 Dernière mise à jour le 27/09/2007 à 14:42 TU
Des milliers de manifestants sont aujourd’hui encore dans les rues de Rangoon et des grandes villes du pays, malgré les descentes de l’armée dans les monastères et les charges sanglantes des forces de l’ordre.
Les appels à la retenue de la communauté internationale ne sont absolument pas entendus par la junte birmane. Aujourd'hui, d'après les témoignages, on entend des coups de feu dans les rues de Rangoon, sans qu'il soit vraiment possible de savoir s’il s’agit de tirs de sommation, si les soldats tirent en l'air ou bien si les canons sont pointés sur les manifestants.
La troupe aurait encerclé un cortège qui se dirigeait vers l'est de la ville, dans la banlieue de Tamwe et aurait ouvert le feu. Ici et là dans la ville, les militaires et la police anti-émeute embarquent des moines et des manifestants par centaines.
Il y aurait eu des raids dans six monastères la nuit passée. D'après des témoins, les forces de l'ordre sont arrivées en trombe, ont brisé portes et vitres et fait monter les moines dans des camions ; on a pu voir les photos de certains locaux ravagés.
Malgré tout, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues, alors que les médias d'Etat intiment l'ordre de rester chez soi, et menacent les manifestants de « mesures sérieuses ».
On apprend par ailleurs qu'un ressortissant japonais a été tué ce jeudi. C'est ce qu'affirme le ministère japonais des affaires étrangères sur la foi d'informations fournies par les autorités birmanes. On signale aussi que les militaires ont fouillé un hôtel du centre de Rangoon pièce par pièce. Ils seraient à la recherche de journalistes étrangers qui couvrent les événements.
D'après des diplomates en poste à Rangoon, la présence militaire et policière est montée d'un cran ces dernières heures. Le quartier de la pagode Shwedagon, point de ralliement des manifestants, a été complètement bouclé, ainsi que le quartier de l'hôtel de ville et de la pagode Sule.