Article publié le 29/09/2007 Dernière mise à jour le 29/09/2007 à 04:33 TU
Manifestations d'activistes devant l'ambassade de la Birmanie, à Washington, qui appellent au boycott des Jeux olympiques de 2008, pour faire pression sur Pékin.
( Photo : Reuters )
Avec notre envoyé spécial à la frontière birmane, dans la petite bourgade de Mae Sot, où se sont réfugiés nombre de Birmans après la répression de 1988, Nicolas Vescovacci
Ils sont à quelques kilomètres de la frontière, la Birmanie est de l’autre coté de la rivière Moei, mais ils sont impuissants face à la répression et les arrestations massives orchestrées par la junte birmane.
Ang Chi Ho est de ceux là, de la génération 88, il vit à Mae Sot depuis 2005, où il s'est enfui après une libération inattendue qui suivait quatorze ans de prison : « Ce soulèvement devait arriver, car en 1988, les militaires ont ignoré notre mouvement. Vingt ans plus tard, la colère est encore plus forte chez les gens, et ils doivent continuer à se battre pour nous »
A Mae Sot, il y a 85 000 réfugiés comme Ang Chi Ho, qui soutiennent les manifestations. Ces populations vivent depuis dix ou quinze ans dans des camps à l’extérieur de la ville. Et cette attente est interminable, pour Boi Shi, réfugié depuis 1999 : « Tous les refugiés qui sont ici veulent retourner en Birmanie, y compris moi. En 1988, j’ai participé activement aux manifestations, et ça recommence, alors j’ai envie de revenir chez moi, pour rejoindre le mouvement de protestation. Je veux faire de la Birmanie un pays démocratique... »
Mais à Rangoon, un quarteron de généraux en a décidé autrement. De dialogue, de paix, de démocratie, il n’en est toujours pas question.
«Tout le monde a peur d’être tué là-bas, les gens ont peur au quotidien… Personne ne devrait travailler avec ce régime, spécialement la France, avec Total qui travaille beaucoup avec le gouvernement… Quand les choses pourront changer de manière non violente, nous rentrerons en Birmanie.»
«L'Union nationale Karen pourrait selon son chef gagner du terrain si les manifestations augmentent et si les soldats se retournent contre le gouvernement… La KNU appelle les minorités birmanes à s’unir. »
«La radio émet en ce moment 9 h par jour au lieu de 2 habituellement... Nous avons notre propre système de communication par satellite qui ne peut pas être interrompu, à la différence d'Internet. Notre trentaine de correspondants sur place risquent leur vie. »