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Thaïlande / Birmanie

Arrivée de réfugiés birmans à Mae Sot

Article publié le 29/09/2007 Dernière mise à jour le 29/09/2007 à 18:35 TU

Une femme birmane et son enfant bloqués à la frontière thailandaise sur le chemin du camp de Mae Sot.(Photo : AFP)

Une femme birmane et son enfant bloqués à la frontière thailandaise sur le chemin du camp de Mae Sot.
(Photo : AFP)

Nouvelles répressions policières samedi à Rangoon alors que les manifestations persistent dans cette ville et dans d'autres localités birmanes. Malgré l'espoir d'apaisement né de l'arrivée en Birmanie de l'émissaire des Nations Unies, le nigérian Ibrahim Gambari, certains contestaires prennent le chemin de l'exil. On parle de 300 personnes qui franchissent la frontière thaïlandaise chaque jour. Reportage au camp de réfugiés de Mae Sot.

Avec notre envoyé spécial à Mae Sot, (Thaïlande), Nicolas Vescovacci

C’est un jeune birman de 24 ans aux yeux noirs et à la peau cuivrée. A le regarder, il a l’air de sortir de l’école avec son petit sac à dos sur l’épaule. Son histoire tient pourtant du miracle.

« Je m’appelle  Nantuya, je suis étudiant en droit. Il y a 4 jours, je me suis fait photographier dans une manifestation et la police a fait savoir qu’elle allait arrêter les gens fichés. Quand j’ai entendu cela, je me suis dit  que je n’avais pas envie de finir en prison et j’ai décidé de fuir vers la frontière thaïlandaise. »

Depuis sa ville natale, dans le nord-ouest de la Birmanie, jusqu’en Thaïlande, Nantuya a parcouru plus de 700 kilomètres à travers les rizières et les lignes de l’armée birmane. Un périple de 3 jours, qu'il a fait seul, avec la peur au ventre.

« J’ai marché, traversé des rivières à la nage, j’ai pris un bus, dormi dehors. Grâce à Dieu, j’ai pu arriver ici sain et sauf. Le plus important pour moi, c’était de fuir le régime. »

Nantuya est arrivé samedi au camp de Mae Sot. Il a pu rejoindre d’autres réfugiés arakanais qui, comme lui, ont fui la répression. En Birmanie, il a laissé ses parents, son frère et ses deux sœurs : toute une vie!

« J’ai quitté la Birmanie parce que je ne peux plus supporter les généraux. Je veux la démocratie, je n’ai pas pu défendre mes idées dans mon pays ; je vais donc le faire en Thaïlande. Je ne sais pas encore comment, mais je vais le faire. Je ne reviendrai chez moi que lorsque les militaires auront été renversés »

Selon l’Association des migrants birmans, il y aurait 300 personnes comme Nantuya à franchir chaque jour la frontière birmane. En ce moment, beaucoup d’étudiants ou de professeurs qui veulent définitivement tourner la page de la dictature.

Lorsque l’on demande à Nantuya, s’il croit au départ des généraux, sa réponse claque : « Oui, grâce au peuple, la démocratie peut l’emporter »