Article publié le 30/09/2007 Dernière mise à jour le 30/09/2007 à 06:38 TU
Dans ses mémoires, Clarence Thomas, qui est contre la discrimination positive, explique qu'il a été aidé pour entrer à Yale en tant que pauvre, pas en tant que noir.
( Photo : Cour suprême USA )
Avec un de nos correspondants à Washington, Jean-Louis Pourtet
Intitulé « Le fils de mon grand-père », le livre raconte une bonne partie de la vie de Clarence Thomas, le seul noir à siéger à la Cour suprême.
Un poste qu’il n’aurait jamais rêvé d’occuper, quand, enfant, abandonné par son père, il vivait en Géorgie dans une seule pièce sans eau et sans électricité.
Elevé par son grand-père, homme très sévère mais qu’il vénérait, il réussit à entrer à la prestigieuse université de Yale, puis à diriger sous Reagan la Commission pour l’égalité des chances dans l’emploi.
Il a alors sous ses ordres une certaine Anita Hill, qui, dix ans plus tard, quand le président George Bush père le choisit à la Cour suprême pour remplacer Thurgood Marshall, un autre noir, va l’accuser de harcèlement sexuel, risquant de briser ses chances d’être confirmé par le Sénat.
Dans ses mémoires, Clarence Thomas n’épargne pas celle qu’il qualifie d’employée médiocre, manipulée par des progressistes prêts à tout pour bloquer sa nomination, en raison de son opposition à l’avortement.
Dans un livre sur les juges de la Cour suprême, le juriste Jeffrey Toobin écrit que Clarence Thomas est le juge le plus conservateur depuis les années 1930, ce qui lui vaut d’être détesté par une majorité de noirs ; ils lui reprochent notamment son hostilité aux programmes de discrimination positive, dont il a pourtant été l’un des bénéficiaires.