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Birmanie

Ibrahim Gambari : un premier bilan décevant

Article publié le 30/09/2007 Dernière mise à jour le 30/09/2007 à 23:48 TU

Alors que les manifestations ont baissé en intensité en Birmanie, elles se sont multipliées dans d'autres villes du monde, comme en Espagne.(Photo : AFP)

Alors que les manifestations ont baissé en intensité en Birmanie, elles se sont multipliées dans d'autres villes du monde, comme en Espagne.
(Photo : AFP)

L'émissaire des Nations unies en Birmanie devrait rencontrer le général Than Shwe, le chef de la junte militaire, à Naypyidaw, ce lundi. Jusque-là, il n'a pu rencontrer que le numéro quatre, sans pouvoir réel. Sa visite intervient trop tard. Le régime militaire semble avoir eu raison de l'opposition. L'utilité de cette mission de l'Onu est mise en doute aux Etats-Unis : selon John Bolton, ancien représentant américain auprès de l'Onu, seule la Chine peut faire évoluer la situation en Birmanie. 

Avec notre correspondant dans la région, Arnaud Dubus

L'envoyé spécial des Nations unies n'a pu rencontrer que le numéro quatre de la junte, le Premier ministre par intérim, le général Thein Sein. Celui-ci n'a aucun pouvoir réel.

La mission d'Ibrahim Gambari est pour l'instant, un échec. Il est chargé de transmettre la désapprobation de la communauté internationale. Seule une rencontre au plus haut niveau pourrait peut-être stopper la campagne de répression. Lors de ses visites précédentes, Ibrahim Gambari avait pu voir le leader suprême, Than Shwe.

Seul aspect positif, le diplomate onusien a pu s'entretenir avec la dirigeante de l'opposition, Aung San Suu Kyi.

Sa mission intervient trop tard. Les manifestations, qui ont rassemblé jusqu'à 100 000 bonzes et laïques, ont presque totalement cessé. Vingt mille soldats quadrillent Rangoon, où aucun incident n'a été signalé ce dimanche.

Des manifestations pacifiques de quelques centaines de personnes ont eu lieu dans des villes de province, notamment à Sitway et Pakokku. Mais la révolte de ce qui restera le « septembre noir » a été matée.

Un millier de personnes ont été arrêtées ces derniers jours, dont plusieurs centaines de bonzes. Les prisons étant surpeuplées, elles ont été placées dans des écoles, des universités et des stades sportifs. Le bilan réel de la répression n'est pas encore connu. Mais selon des hôpitaux, au moins 45 personnes ont été tuées.

Portrait de la Birmanie en jeune veuve : l'histoire de Sandar Win, dont le mari, engagé dans la lutte pour la démocratie, vient d'être tué.

Interview réalisée par notre envoyé spécial à la frontière birmane, Nicolas Vescovacci

«La police dit que mon mari est mort à cause de son hypertension, mais il n'avait pas d'hypertension. Je ne pleure pas seulement pour mon mari, mais pour mon pays et mon peuple. Les Birmans ne doivent pas abandonner la lutte.»