Article publié le 07/10/2007 Dernière mise à jour le 07/10/2007 à 05:54 TU
Aux Etats-Unis, le colonel Morris Davis, procureur général des tribunaux militaires d'exception chargés de juger les terroristes présumés de Guantanamo, a démissionné en raison d'un conflit avec sa hiérarchie. Officier de l'armée de l'Air, il avait été nommé en 2005 à la tête de ces tribunaux d'exception devant lesquels aucun procès n'a encore eu lieu.
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
En bon soldat, le colonel Davis respecte l'ordre qu'il a reçu et reste silencieux sur les raisons de sa démission. Celles-ci n'en sont pas moins connues.
A l'origine de sa décision, un désaccord avec son supérieur, le général Hartmann qui, pour attirer l'attention du public, veut que les tribunaux militaires jugent en priorité quelques gros poissons comme Khalid Cheikh Mohamed, l'un des cerveaux des attentats du 11 septembre.
Le colonel Davis en tant que procureur pense, lui, qu'il est préférable de commencer avec des cas moins spectaculaires mais mieux préparés et où les chances d'obtenir une condamnation sont assurées.
Pour le moment, un seul détenu sur 330 a été jugé. L'Australien David Hicks renvoyé chez lui pour faire plaisir au Premier ministre John Howard en difficulté électorale. Cet arrangement à l'amiable concocté derrière son dos est aussi l'une des causes de la frustration du procureur Davis.
Son départ va retarder encore un peu plus les efforts de l'administration Bush pour faire juger les détenus de Guantanamo par des tribunaux militaires en dépit d'une décision de la Cour suprême qui a estimé que les prisonniers avaient le droit d'être entendus par des cours civiles et ne pouvaient être détenus de façon permanente sans inculpation ni procès.