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Innocenté à Guantanamo, mais coupable en Tunisie

Article publié le 10/10/2007 Dernière mise à jour le 10/10/2007 à 23:22 TU

Gladys Kessler, une juge fédérale américaine a interdit le rapatriement vers la Tunisie, de Mohamed Rahman. Une première. Détenu sur la base de Guantanamo, ce dernier a appris, en mai dernier, que le gouvernement américain ne le suspectait plus de terrorisme et prévoyait de le renvoyer dans son pays. Mais ses avocats s'y opposent car M. Rahman risquerait la torture voire la peine de mort. En 2005, la justice tunisienne l'a condamné par contumace à 20 ans de prison.

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Ledu 

Il reste encore 350 détenus dans le camp de Guantanamo.(Photo : AFP)
Il reste encore 350 détenus dans le camp de Guantanamo.
(Photo : AFP)

Pendant que Mohamed Rahman était détenu à Guantanamo, les autorités tunisiennes l’ont condamné par contumace à 20 ans de prison pour terrorisme, essentiellement sur la base des accusations transmises par les Etats-Unis.

Il se trouve que les Etats-Unis considèrent aujourd’hui que le détenu doit être libéré et renvoyé chez lui. Les avocats de Mohamed Rahman s’étaient donc opposés à cette libération. Ils craignent que leur client ne soit torturé ou même exécuté s’il est renvoyé en Tunisie.

La décision du juge de s’opposer à ce transfert est une première. Elle est accueillie avec soulagement ici, par les avocats et les défenseurs des droits de l’homme.

La Cour suprême américaine doit statuer dans les semaines à venir sur le droit des détenus de Guantanamo à contester leur détention devant des tribunaux américains.

La juge a donc décidé de surseoir au transfert de Mohamed Rahman en attendant cette décision de la Cour Suprême. Voilà qui pourrait évidemment bloquer tous les transferts.

Près de 450 détenus de Guantanamo ont déjà été libérés ou expulsés vers d’autres pays, mais il en reste actuellement  330. Les autorités américaines voudraient bien se débarrasser de ces prisonniers encombrants et fermer la prison. Mais la question, évidemment, c’est de savoir que faire des détenus qui restent.